Aïsha Kandisha ~ Chapitre 35

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La porte grinça légèrement lorsque Déa ouvrit celle-ci

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La porte grinça légèrement lorsque Déa ouvrit celle-ci. À l'instar de ce qu'il était déjà lorsqu'elle avait découvert cette antre en compagnie d'Axelle, des lampes pendant au plafond éclairaient la galerie.

La danseuse ne se sentait pas du tout à l'aise, elle avait la forte impression que mille yeux malveillants et invisibles la scrutaient sans qu'elle-même ne puisse les voir.

Refermant à contrecœur l'accès, elle poussa un soupir avant de marcher précautionneusement. Le sol sombre et crasseux était souillé du sang désormais séché de la victime de Grégory.

Avançant toujours, elle rencontra les valises d'Axelle, puis les siennes. Lorsque elle découvrit les deux premières, la jeune femme hésita un instant à les récupérer : peut-être allait-elle avoir besoin de se défendre ?

C'était même plus que probable, et pour ce faire, mieux valait pour ses chances de réussite qu'elle ait à sa disposition ses quatre membres parfaitement libres.

Déa suivait toujours le parcours en ligne droite tracé par le liquide rougeoyant jusqu'à parvenir jusqu'à la seconde partie du boyau, celle devant laquelle elle et Axelle, dans un élan d'intelligence, s'étaient tout à coup enfuies à toutes jambes.

Les vampirettes avaient certes manqué leur coup, néanmoins qui sait ce qui leur serait arrivé si au lieu de s'échapper - de tenter du moins - elles avaient continuer à suivre tels des carlins le nain de jardin sur son chemin ?

L'entrée étant bien dégagée, Déa entra lentement, prudemment, mais ne put éviter la suite des événements.

À peine eut-elle posé son deuxième talon à l'intérieur des tréfonds de la grotte artificielle qu'une main enfantine, ferme mais petite, se plaqua contre ses lèvres avant de la rejeter en arrière.

La jolie danseuse se débattit et réussit même à atteindre sa cible dans un mollet, cependant l'effet escompté ne se produisit pas.

Grégory resta solidement ancré dans le sol, avant de balancer son corps souple mais fatigué en avant.

Déa se rattrapa de justesse avec ses mains. La haine et les nerfs la remirent très vite sur pieds, puis elle contempla l'adolescent au moins aussi furibond qu'elle.

Dans ses prunelles, en plus de la colère le pishtaco distinguait avec netteté une peur palpable, pressante. Manifestement, la petite créature se trouvait confrontée à un bien plus grand danger qu'elle-même ne l'était.

Car il savait. Grégory, loin d'être bête, avait aussitôt compris que Déa revenait les mains vides. Peut-être prétendrait-elle que le cadavre d'un bon citoyen se trouvait proprement assis derrière une poubelle ? Il en doutait fortement.

Dans ce cas, ses vêtements moulants auraient été éclaboussés de sang...

L'échange fut bref. Déa assura à peu de choses près ce dont dans un premier temps il pensait faux, mais en ajoutant un point plus qu'important : en lui décrivant le moment durant lequel elle avait opéré, elle raconta avec désinvolture comment elle avait très facilement étranglé ce sombre naïf dans sa propre voiture.

Si discrètement, disait-elle, qu'elle avait même pu emmener le véhicule jusqu'ici.

Soudain rasséréné, Grégory eut presque envie de se jeter dans ses bras. Ainsi sa petite larbine avait correctement effectué sa première tâche.

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