Wandrille courait à vive allure. Dans son dos, une espèce de bête mi-homme mi-cervidé le poursuivait en poussant des grognements bestiaux.
Le manutentionnaire amateur de camping sauvage s'était éloigné quelques temps afin de soulager sa vessie derrière un buisson. En effet, il se trouvait actuellement en pleines vacances d'été, accompagné de deux de ses collègues, Thibault et Ambroise.
Ceux-ci dormaient au départ à quelques dizaines de mètres des toilettes improvisées de Wandrille, sur des couchettes disposées dans une seule et même tente Quechua.
Au moment de se rhabiller, le noctambule solitaire avait sentit la présence désagréable d'un être étranger aux alentours.
Tournant la tête de tous les côtés, le jeune homme avait alors subtilement aperçu la silhouette de cette abominable créature humanoïde dont il avait aussitôt décelé la dangerosité.
Aussitôt, son instinct de survie avait gorgé le liquide vital qui circulait à travers ses veines et artères d'adrénaline et de glucides. En conséquence, Wandrille s'était précipité en avant afin de s'écarter le plus possible du monstre.
Il avait bien pensé une fraction de seconde à prévenir ses amis de la présence indésirable de ce monstre, toutefois la situation de danger immédiat dans laquelle il se trouvait l'avait tout simplement poussé à fuir tout en économisant son souffle.
Avec horreur, alors qu'il se trouvait là poursuivi par la chose, Wandrille s'aperçut avec terreur que la bête progressait volontairement plus lentement que lui-même.
À l'image des hommes préhistoriques pourchassant le mammouth de longues heures afin d'épuiser la bête, il semblait de plus en plus distinctement au jeune homme que l'animal à la silhouette dégingandée quasi-humaine jouait avec sa proie.
Que faire dans ce cas-là ? La haute stature de l'animal, rachitique mais pourvue de longues cornes de cerf au-dessus de sa boîte crânienne, ainsi que de gigantesques griffes aux extrémités de ses mains et pieds, dont peu d'animaux pouvaient prétendre en disposer de plus grandes et de plus tranchantes ne laissait guère de doute quant à l'issue d'un combat opposant Wandrille à la créature.
Durant une fraction de seconde, il eut l'espoir que l'animal n'était en réalité que l'un de ses amis muni d'un déguisement, que Thibault et Ambroise s'amusaient à lui jouer un tour.
Si tel était le cas, l'idée était sans aucun doute de très mauvais goût. Lui qui s'inquiétait de croiser un sanglier, le voilà face à bien pire que cela.
Car Wandrille savait quel était cet animal, bien que celui-ci ne demeure réel - en tout cas en temps normal - que dans le folklore du continent américain.
Le wendigo, effroyable créature humanoïde à tête de cerf et au corps si maigre que même à plusieurs mètres de distance, on pouvait en distinguer chacun des os qui perçaient la peau, était notoirement connu pour avoir un goût prononcé - pour ne pas dire exclusif - pour la chair humaine.
Le monstre anthropophage accéléra soudain. Comprenant la suite possible des événements, Wandrille hurla avec force, à la fois pour alerter ses camarades à maintenant près d'un kilomètre de là, mais aussi pour - avec espoir - tenter d'effrayer, de repousser la bête.
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Vantablack
HorrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.