- Qu'est-ce que tu comptes faire avec ça ? lui demanda Déa d'un air interloqué.
En plus d'être un parasite Dagmar s'avérait-elle être une junkie ?
- Viens là, lui répondit mystérieusement cette dernière.
Bien que sceptique, Déa la rejoignit donc sur la canapé. Prenant garde à laisser un minimum de distance entre elles deux, elle observa alors Dagmar prélever de l'une des poches de son sac une petite bille métallique d'un tube en verre hermétique, qu'elle plaça ensuite dans la seringue.
- Ta puce, dit-elle simplement d'une voix suave.
La danseuse mit quelques instants à tout comprendre.
Suite à quoi, elle tendit presque avec joie son bras trop blanc à son ancienne camarade de mission, qui planta vivement mais peu profondément l'aiguille dans l'une de ses veines, avant d'en inspirer le contenu artificiel puis de libérer le vaisseau.
- Regarde, lui intima l'infirmière occasionnelle.
Déa tendit le cou vers le petit outil de médecine. Au beau milieu de quelques millilitres de son propre sang se faisait paisiblement balloter une toute petite pièce noire.
Son mouchard. Lui extrait de son corps, la copine d'Axelle se voyait libre, tout du moins en théorie.
Car elle le savait : si de nouveau, surtout si peu de temps après la première, l'envie lui prenait de faire une fugue, ses chances futures de réussir ne feraient que s'amoindrir...
En toute simplicité, le parasite lui demanda si par hasard, elle aurait envie de venir avec elle dans on ne sait quelle nouvelle ville...
Néanmoins bien plus éloignée de Miami qu'Orlando, sur ce point la fille aux cheveux rouges et la petite bouclée n'avaient pas été bien malignes...
- Et Axelle ? s'inquiéta aussitôt la copine de cette dernière.
L'idée de la laisser derrière elle, tout comme celle de voyager seule avec comme compagnie temporaire ce fantôme-girouette ne lui plaisait guère.
Curieusement, Dagmar eut en réponse un petit sourire.
- En bas, murmura-t-elle. Dans la voiture.
Surprise, Déa ne répondit pas tout de suite, tout comme elle eut l'intelligence de comprendre que la voleuse d'enveloppe ne s'était pas achetée un nouveau moyen de locomotion.
Toutefois, un gros point - et non des moindres - chiffonnait la jeune femme. Quid d'Esmeralda ? Décidément, la fillette était plus que souvent livrée à elle-même.
Lorsqu'elle évoqua ce point avec l'ersatz de mère de l'intéressée, celle-ci balaya cette bagatelle d'un geste de la main.
- Elle est grande tu sais, expliqua-t-elle. Elle sait se débrouiller...
Déa ne lui rappela pas dans quel type de logement, insalubre et délabré, cette petite fille dont la tutrice pourrait sans problème la loger dans bien meilleur habitat vivait.
Elle-même n'était pas en position de se préoccuper, en tout cas pour le moment, de qui que ce soit d'autre en dehors de sa propre personne et de celle qu'en un boui-boui rempli de monstres on appelait Rubis.
- Kagel est au courant qu'Axelle est partie ? demanda alors Déa soudain effrayée.
Et si sa fugue avait déjà produit des conséquences ?
Dagmar répondit par la négative avant de nuancer ce propos non-verbal.
Effectivement, Axelle avait été priée de retourner travailler au sein de l'entreprise familiale.
Néanmoins, Dagmar s'était permise de s'immiscer dans cette petite affaire...
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Vantablack
TerrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.