Aïsha remonta lentement les escaliers. Une fois au rez-de-chaussée, elle leva un pouce en l'air en direction du DJ, qui remit la musique en marche. Un grand sourire trompeur aux lèvres, elle retrouva ses collègues au bar, où elle ricana méchamment en dévisageant la pauvre Scarlet encore traumatisée.
- Alors ??? demandèrent en chœur quelques clients fascinés par la terreur dansant dans les yeux de la mexicaine.
- Alors rien, répondit la brune aux cheveux bouclés d'une voix trainante. Encore un délire de...
Elle leur adressa un petit signe de tête en direction de l'autre brune, aux cheveux lisses celle-ci.Déçus, les badauds quittèrent le comptoir et s'en allèrent répéter la nouvelle aux autres curieux. Les yeux figés sur son verre de vodka, la pauvre Scarlet Cheetah, marquée pour le restant de sa vie, murmura soudain :
- Je crois que vais devoir y aller...Trente secondes plus tard, elle vidait le contenu de son estomac dans l'une des cuvettes des toilettes destinées aux membres féminins du personnel. Lorsqu'elle rinça sa bouche ornée de deux grosses lèvres gonflées comme des bouées de sauvetage, Aïsha venait tout juste de finir son mocktail, de reposer son verre désormais vide de tout liquide devant Panthea et de reprendre officiellement son poste.
Lorsqu'il l'aperçut venir vers lui, la vedette de cinéma chassa promptement une Blue Diamond accompagnée d'une Fendi Minaj plus que désappointées - l'homme sentait les gros billets à plein nez - pour laisser la place à la célébrité.
Kaël passa la paume de sa main sur sa nuque. Sans l'influence dont il disposait et la peur qu'il manifestait chez les êtres humains normaux, la petite Rubis l'aurait mis dans de beaux draps. Avec un sourire, il se remémora les premières chasses de sa fille adoptive.
Dans ses débuts, Déa avait bien failli l'emmener tout droit en hôpital psychiatrique, tant elle manquait de discrétion...
Comme prévu, il prévint le vigile que ces pièces - le petit salon ainsi que la chambre qui le complétait - seraient dorénavant condamnées jusqu'à nouvel ordre.Dans un souci de prudence, il décida qu'il s'occuperait de ce foutoir lorsque chacun de ces employés payés une misère - le vigile planté debout de longues heures tout comme ces pauvres filles exploitées dont il récupérait la moitié des pourboires, ainsi que la serveuse évidemment obligée de servir des verres à moitié dénudée - aurait pris le chemin de son domicile.
Surtout pas avant. Dans le cas contraire, ledit employé ne devrait plus jamais revoir la porte de son appartement...
Il remonta donc dans la grande salle où la musique, trop forte, menaçait de percer des tympans. Puis comme à son habitude, il alla motiver ses gazelles sous-payées, les unes envoyées discuter à telle table, une autre - la première de la tournée - se dirigeant d'un pas trainant vers les coulisses.Lorsque Phoenix commença à exécuter son numéro, une poignée d'amateurs vinrent tels des chiens affamés la contempler de très près.
Trop pauvres pour lui lancer des billets, et d'autant plus pour s'offrir ses services d'entrée comme de dessert, les guignols ne pouvaient que fantasmer sur ce corps dont les retouches s'élevaient, pour chacun d'entre eux, à un montant supérieur au salaire qu'ils percevaient annuellement.
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Vantablack
HorrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.