C'est donc chez un meurtrier que le simple voleur du futur atterrit.
Non pas que dans un premier temps, il maudit le savant et ses assistants pour l'avoir envoyé dans le palais d'une richissime famille.
Effectivement, si la sécurité était brillante au niveau du portail, pour ce qui était du jardin visiblement celle-ci laissait à désirer.
Époussetant ses fesses légèrement enduites de poussière, Naos se mit à analyser les lieux.
De prime abord, nul ne pouvait ignorer la gigantesque villa qui surplombait le domaine.
Celle-là était entourée de quelques voitures de sport, toutefois l'homme du vingt-sixième siècle soupçonnait que la majeure partie d'entre elles soit entreposée ailleurs...
En dehors de cela, le petit voleur observa de loin un salon de jardin, une balançoire, un trampoline ainsi que divers autres jeux d'extérieur pour enfants.
Soudain, il vit au loin une grande porte s'ouvrir.
Un visage masculin durci par une épaisse barbe brune, dont l'âge était difficilement estimable à une distance pareille, tenait à la main ce qui ressemblait fortement à une corde.
C'est alors que Naos comprit.
Dans son esprit, sécurité rimait avec alarme sonore et externe.
Or, l'idée que seul le maître des lieux puisse être au courant des intrusions commises sur sa propriété ne venait que maintenant de lui apparaître comme vraisemblable.
De ce fait, il était plutôt aisé de deviner pourquoi les divers chats, chiens et lapins ayant posé la patte sur cette surface herbue, verte et bien entretenue ne l'avaient jamais remise par la suite à leur époque...
Subitement, une pensée apparut dans la tête relativement bien faite de Naos.
Comment était-il supposé rentrer de là où il venait ?
Effectivement, l'équipe de Solveig avait bien évoqué le fait que lui, premier humain à être envoyé dans le passé, devrait normalement être apte à rentrer...
Pourquoi lui et pas les bêtes, voilà ce qui turlupinait le simple petit délinquant.
Néanmoins, son ennemi attitré se fichait bien de ses réflexions d'outil.
Bientôt, celui-là se mit à balancer ses longues jambes en sa direction.
Une paire de lunettes posée sur son nez, Vladislava semblait agir mécaniquement, à la manière d'un robot.
Presque comme par habitude.
Tel un lapin blanc chassé par un malinois affamé, ce qui constituait initialement la proie en la circonstance obéit à ce qu'on attendait en conséquence de lui.
Une course-poursuite s'engagea donc.
D'un côté, un homme exaspéré que d'innombrables bestioles indésirées se promènent en toute impunité sur ses terres.
De l'autre, une victime du discrétionnaire système judiciaire de son époque futuriste, où un savant fou avait obtenu l'aval d'un haut responsable d'utiliser un criminel notoire pour ses expériences peu éthiques...
Tout en jetant ses jambes en avant, Naos devina alors quelque chose qui l'effraya autant qu'elle le terrorisa.
Tel un cow-boy tentant de capturer un nokota, Vladislava tenait à la main rien de plus dangereux qu'une corde, dont l'extrémité était nouée en un large nœud capable de maintenir une large gorge.
Manifestement, le rentier s'attendait à voir un animal de compagnie et non un homme atterrir sur son domaine.
VOUS LISEZ
Vantablack
HorrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.