La nuit venait de tomber lorsque Déa termina sa besogne.
Elle avait rapidement ordonné à Axelle de se contenter de surveiller les alentours, elle qui ne cessait de s'arrêter de creuser la terre afin de vérifier que le géant scandinave aux cheveux clairs et lisses ne s'approche pas.
Tel le fétiche principal de Karaba la sorcière dans Kirikou, l'ancienne danseuse à la chevelure similaire à celle d'Arielle dans La Petite Sirène de Disney ne laissait pas le moindre mouvement d'oiseau, le moindre bruissement suspect d'une branche échapper à sa vigilance.
Enfin, les deux éléments compromettants venaient d'être enterrés profondément dans le sol.
Leurs deux corps convenablement nourris ne nécessitaient pas grand-chose d'autre que de dormir.
Néanmoins, un problème se posait : Axelle était tout bonnement incapable de se rendre inconsciente ici, à l'instar de sa copine qui, par fierté, ne le laissa pas échapper.
Effectivement, ni l'une ni l'autre n'avaient confiance en cette Dagmar, bien que paradoxalement, celle aux cheveux vifs s'en méfie nettement moins que la seconde avec qui elle avait abattu l'ennemi d'Orlando...
Au sujet de ce bref séjour, aucune des deux ne souhaita évoquer ni leur périple commun ni la période de leur vie s'étant poursuivie ensuite jusqu'à ce jour.
- Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? interrogea Déa non sans avoir elle-même une idée de plus en plus nette de la réponse.
Axelle haussa les épaules.
- Partir d'ici.
Mais elle ne savait où.
La soirée se déroula ainsi, les deux jeunes femmes pesant le pour et le contre quant à leur potentiel projet de fuite en duo.
Et si Dagmar n'était pas si mauvaise ? Si réellement elle souhaitait les aider ?
- Pourquoi elle ferait ça ? observa Déa soudain rigide.
Elle avait soudain l'impression que chaque seconde de plus passée ici, dans cette ferme inconnue les mettait de plus en plus en danger.
- Peut-être qu'elle y trouve des intérêts, hésita Axelle. Contre Kagel ou autres...
Elle frissonna à l'évocation de ce dernier nom. Déa lui fit remarquer qu'elle les avait livrées à Kagel peu de semaines auparavant - bref rappel de cette sombre expédition - et que Dagmar marchait très vraisemblablement seule.
Peut-être pour le comité ? Ou bien par amusement ? Ou encore, comme Axelle venait de le soulever, par vengeance ou rancune envers quelqu'un d'autre ?
Tout ceci était suffisamment flou, étrange pour que Déa se lève alors.
- On prend les valises et on y va, décida-t-elle.
Docile, Axelle ne se le fît pas dire deux fois.
Quelques minutes plus tard, alors qu'elles quittaient la ferme, elles constatèrent avec joie que sur ces routes de campagne, les passages étaient fort rares, surtout à cette heure assez tardive.
Il était, d'après la montre de Déa, plus de onze heures du soir.
En temps normal, elles auraient, et ce malgré les risques inhérents à la longueur du bras de Kagel, appelé un taxi mais dans ce cas-ci, celui auquel elles étaient confrontés, imiter Dagmar semblait la meilleure idée.
Soudain, une autre possibilité vint à elles deux.
Dans leur dos, le klaxon d'un énorme camion de marchandises les interpella.
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Vantablack
رعبVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.