Aïsha Kandisha ~ Chapitre 8

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Scarlet Cheetah se dit qu'elle ne reviendrait plus jamais au club

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Scarlet Cheetah se dit qu'elle ne reviendrait plus jamais au club. Recroquevillée dans un coin de sa baignoire - où l'eau avait depuis longtemps perdu quelques degrés - elle était terrifiée à la simple idée de devoir sortir de ce cocon de céramique, essuyer son corps abîmé de l'intérieur par diverses substances, l'enrober d'un peignoir et - surtout - rejoindre son lit.

Sans arrêt, en boucles, l'image ne cessait de repasser devant ses yeux. Elle voyait ce tronc sans jambes ni tête dégoulinant de sang et de boyaux. C'était trop pour elle. Depuis longtemps, elle se doutait bien que quelque chose clochait dans ce maudit club, à commencer par le patron.

Quel genre d'homme emploierait la fille unique de sa femme à ce genre de poste ? Un malade mental, rien d'autre. Et ce regard... L'homme vous fixait d'un œil tel qu'il semblait sur le point de vous bondir à la gorge. Peut-être était-ce ce qui était arrivé à ce pauvre financier ?

« Non, pensa aussitôt Scarlet, Kagel était en haut, avec Aïsha ». Ce dernier mot lui déclencha un haut-le-cœur, qu'elle parvint de justesse à maîtriser. Aïsha, cette femme à la voix mielleuse, trois fois plus payée et dix fois plus réclamée par les clients que n'importe quelle autre de ces filles...

Aïsha qui n'avait pas hésité à se moquer de ce qu'elle avait elle aussi vu de ses propres yeux. À une différence près : Scarlet, elle, vivrait dorénavant hantée par cette image pire que n'importe quelle scène de film d'horreur. La traînée de sang encore fraîche sur le tapis lui sauterait aux yeux chaque fois qu'elle poserait ses pupilles sur de la moquette ou même un paillasson.

Nue dans la baignoire, Scarlet éclata en sanglots. Pour la première fois de sa misérable existence, elle regretta l'époque où, victime d'un sombre réseau de prostitution dominicain, elle avait commencé à l'âge d'à peine treize ans à louer son corps dans les rues crasseuses de Miami.

De cette période peu enviable de sa vie, elle gardait encore de nombreux traumatismes. Mais aucun - et elle doute que même en poursuivant son chemin vers la mort soixante années de plus cela change - d'entre eux n'égalait ne serait-ce qu'à peu près ce qu'elle avait eu le malheur d'observer ce soir.

 Mais aucun - et elle doute que même en poursuivant son chemin vers la mort soixante années de plus cela change - d'entre eux n'égalait ne serait-ce qu'à peu près ce qu'elle avait eu le malheur d'observer ce soir

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Scarlet en était persuadée : elle n'avait pas hallucinée. Bien que peu sobre - en drogue liquide comme poudrée - au moment de cette découverte, elle avait remarqué si nettement les vergetures blanches sur les flancs, les poils grisonnants sur ce torse gorgé de graisse, et surtout, cette abominable odeur de ferraille et d'excréments qui ne la quittait plus que cela ne pouvait qu'être réel.

Effectivement, comme Kagel l'avait agréablement découvert lors de son grand ménage, les intestins de l'homme avaient ressenti le besoin d'évacuer leur contenu... Les draps de soie s'étaient donc vus éclaboussés d'une giclée brune malodorante.

Toute tremblante dans son eau savonneuse, Scarlet réfléchit à toute vitesse. En effet, sans le sou car mal payée - et un peu trop accro à la cocaïne - elle ne pouvait quitter son poste.

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