Teke-Teke ~ Chapitre 1

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Svea Asheim rentrait du collège lorsqu'une drôle de silhouette attira son attention

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Svea Asheim rentrait du collège lorsqu'une drôle de silhouette attira son attention.

Effectivement, pour rentrer la jeune fille avait l'obligation de passer par une longue route où, durant souvent de longues minutes, aucune âme ne croisait son chemin.

En effet, alors que tous ses camarades de classe rentraient tous - sauf rares exceptions dont les parents prenaient le temps d'aller les récupérer eux-mêmes en voiture - chez eux via les multiples bus qui stationnaient devant l'établissement, Svea quant à elle ne pouvait effectuer ce voyage autrement qu'avec ses jambes ou un vélo...

Ou une trottinette.

De ce fait, chaque soir elle rentrait seule jusqu'à la petite maison en pierre de ses parents, bien isolée du reste des autres habitations.

Parfois, sa copine Ikka faisait le chemin avec Svea, restait quelques heures avec elle dans sa chambre puis peu avant l'heure du dîner, son père ou sa mère venait la chercher non sans dévisager ces pèquenauds avec amertume.

Effectivement, ces deux citadins n'aimaient pas beaucoup que leur fille côtoie ce genre de marginaux.

Les parents de Svea n'avaient en effet pas très bonne réputation car son père, alcoolique notoire, aurait en théorie abusé de ses fonctions d'animateur périscolaire dans sa jeunesse, peu avant de se retrancher dans la brousse avec l'idiote d'un village voisin...

Celle-ci avait donc mis au monde il y a onze ans la petite fille aux doux yeux bleus qui effectuait ses trente minutes d'activité physique quotidiennes deux fois par jour car, en bonne partie à cause de l'alcool consommé chaque jour par le pédophile putatif, acheter ne serait-ce qu'une trottinette mécanique à sa fille coûtait bien trop cher...

Voilà donc Svea, le dos endolori par une pléthore de manuels scolaires surchargeant son petit sac Eastpak noir déjà bien rempli par une série de cahiers, s'arrêter soudain à la vue de cette étrange silhouette.

En déjà quelques mois à peine de trajets, la petite campagnarde avait appris à différencier les ombres issues du bois, qu'elles proviennent de branches secouées par le vent, de feuilles aux contours difficiles à identifier ou même à plusieurs reprises d'une jolie biche ou d'un grand lièvre s'étant égaré un peu trop près du monde des humains...

Là cependant, elle était tout bonnement incapable de dire ce que cette forme pouvait représenter. Était-ce un arbre ? De manière imprudente ou bien mature selon le point de vue, Svea continua son chemin, ignorant son intuition qui lui disait de doucement saisir la paire de ciseaux rangée dans sa trousse et de la camoufler dans la manche de sa doudoune...

La jeune fille marchait vite, son père avait un sale caractère, il valait mieux pour elle qu'elle n'arrive pas cinq minutes plus tard que l'heure prévue.

À l'instant où elle crut percevoir des bruits de pas courir vers son dos, elle entendit nettement, en approchant du passage à niveau qui marquait la dernière partie de son trajet, le son familier et agressif de l'arrivée d'un train.

Les barrières s'abaissèrent alors, tandis que la petite attendait que la machine passe son chemin.

Quelques secondes avant le moment où l'enchevêtrement de wagons s'apprêtait à passer devant les yeux azur de la campagnarde, un coup brutal frappé dans le sac à dos propulsa la fillette sur les rails.

L'instant d'après, Svea se retrouva sur les voies en ferraille à plat ventre, cela juste avant que le train ne lui passe dessus à toute vitesse et tranche en deux son corps menu telle une roulette à pizza avec une margherita.

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