Bien évidemment, on convoqua Marbré, le sanglier ayant par ailleurs failli connaître le même sort que Pastel, afin qu'il comparaisse en tant que témoin.
En d'autres circonstances, ce dernier événement aurait donné lieu à une seconde audience, néanmoins au vu de la nature de l'affaire initiale...
Le juré était composé de six animaux de la forêt. Anthracite, assis au centre d'un duo d'écureuils, fixait le visage dénué d'expression l'accusé surpris en flagrant délit.
En effet, Senois le procureur venait tout juste de terminer sa sieste lorsque le son brutal d'une balle tirée par une arme à feu le sortit de son sommeil.
Des faisans passant par là l'avaient alors alerté des faits commis à l'encontre de la biche en gestation Pastel, à savoir sa traque puis sa mise à mort précédée de blessures ayant - au vu de l'état du corps - pu être soignées dans le cas où l'assassin aurait finalement changé d'avis...
L'homme ayant délibérément achevé le cervidé et peu de temps après son petit - on avait entre-temps étudié son petit corps et découvert que la chute qu'il avait subi lorsque le cadavre de sa mère s'était écroulé au sol avait eu raison de ses chances de survie - le jury de jugement pouvait au vu de ceci se faire une idée de l'issue du procès...
Le sanglier déposa alors son témoignage devant le tribunal, en précisant qu'avant l'attaque dudit juge - qui était en cet instant même en train d'apprécier la culpabilité plus qu'avérée de l'homme -, le chasseur s'apprêtait à lui faire connaître le même sort.
L'avocat de l'humain plaida la légitime défense - Pastel et Marbré se seraient montrés menaçants à l'encontre de son client - concernant le meurtre de la biche et la tentative de meurtre à l'encontre du porc sauvage.
Pour ce qui était du faon, le lièvre défenseur de l'humain argua qu'il s'agissait là d'un homicide involontaire. Effectivement, d'après lui, le chasseur ne disposait d'aucun moyen de connaître l'état de la biche, car celle-ci non seulement se déplaçait à vive allure, mais de plus, elle était de consistance si frêle qu'il était improbables qu'elle se trouve là sur le point de mettre bas.
Après quoi, on demanda à l'inculpé de clore les débats. Ce dernier se contenta donc de s'excuser platement puis de se retirer.
L'ensemble du jury fit ensuite de même.
Les discussions furent houleuses entre ses membres - notamment pour les juges populaires -, l'affaire étant particulièrement sensible.
Dans la nature, une peine de cette gravité était condamnée par une peine par équivalence.
L'accusé se voyait donc menacé de la peine capitale, qui en ce cas, serait exécutée par le procureur et / ou par le loup lui-même - et ce bien que ni l'un ni l'autre ne raffole de ce genre de viande.
Enfin, les neuf membres du jury retournèrent auprès du public.
On résuma l'ensemble des faits commis et reprochés à l'homme envers les animaux de la forêt.
Ce dernier s'écroula avant même qu'Anthracite ne prononce sa sentence. Lorsqu'il le fit, d'un ton froid et égal comme l'exigeait son haut statut, l'homme reconnu coupable de double meurtre et de tentative de meurtre tenta de fuir.
Le loup fut cependant bien plus rapide.
Réintégrant la position naturelle qu'il possédait, il appliqua lui-même la peine qu'il venait tout juste de prononcer.
VOUS LISEZ
Vantablack
HorrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.