Pishtaco ~ Chapitre 17

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Par chance, Goran avait laissé la lampe s'échapper de son étreinte avant de clore son existence. Désormais seule, dans le noir à peine éclairé par le faisceau de sa lampe torche au manche souillé par le sang du père de Søren, Yrsa sentit son corps se mettre à trembler sous sa doudoune blanc neige.

De froid comme de peur.
Dévalant les escaliers la menant vers un sous-sol obscur, elle ne parvenait pas à s'empêcher de penser au meurtrier qui se trouvait là, à quelques dizaines de mètres.

Étrangement, la trappe resta close.
Le souterrain sentait le renfermé à plein nez. Tout en progressant, elle remarqua que les cris du mystérieux bébé se faisaient de plus en plus proches.

Yrsa se sentit soulagée : la présence d'un nourrisson impliquait a priori celle d'un adulte.
Soudain, une lumière jaillit dans son esprit. La terreur remplaça bien vite le soulagement qu'elle avait ressenti auparavant.

Coincée entre Kagel en haut des escaliers, et les criminels dont elle se rapprochait, la mère des trois enfants disparus stoppa net sa progression.
Jusqu'à ce que le grincement de la trappe se fit entendre.

Sans réfléchir, Yrsa se précipita vers Dea. La petite commençait enfin à se calmer, lorsqu'elle ouvrit brusquement la porte en bois située à l'issue des marches de la même matière.

Découvrant la pièce humide en grand, elle y jeta son long corps mince avant de s'y enfermer. Se plaquant contre son accès, Yrsa se mit à réfléchir.
En balayant de son regard azur les alentours de la petite pièce vide, elle comprit que le bébé se trouvait probablement dans l'une des pièces adjacentes.

Cependant, elle observa différentes portes perçant le mur, sans pouvoir estimer laquelle la mènerait vers Dea.

Pour une raison quelconque, Yrsa était persuadée que Kagel maintenait ses captures dans la même pièce.

Au loin, derrière la porte qu'elle couvrait quasi complètement, elle entendit des marches craquer sous le poids du corps fort et correctement nourri d'une créature humanoïde.

Yrsa frémit. N'ayant plus vraiment le choix, elle courut jusqu'à l'avant-dernière porte à droite située à l'autre bout de la pièce. Claquant cette dernière d'une main, elle courut aussi vite qu'elle le pu à travers le long couloir aux murs parsemés de portes.

Un vrai labyrinthe.

La voisine de Goran sentit quelques larmes de désespoir couler le long de ses joues plates. Non seulement elle ne parviendrait pas à sauver les quatre enfants, mais en plus, elle risquait bien de connaître le même sort que lui.

La lampe torche tremblant dans sa main droite, Yrsa pensa halluciner quand une surprise - bonne cette fois-ci - apparu devant ses yeux bleus.

Là, sa fille rondouillette sortit de l'une de ces innombrables portes en bois de chêne. Devant le regard de sa mère, Holda, par réflexe, eut un mouvement de recul.

Posant un index boudiné sur ses lèvres roses, elle indiqua par un mouvement de tête à sa mère de la rejoindre dans la pièce.

Ce que cette dernière fit, toute hébétée.
Au moment où Yrsa rejoignit Daegan - qui lui bondit dessus - Hedda - qui fit de même - et Søren - qui lui demanda où était son père - dans une pièce presque confortable où deux grands lits doubles trônaient presque côte à côte à l'autre bout de la chambre, le claquement violent d'une porte qu'on referme les fit sursauter tous les cinq d'un mouvement synchrone.

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