Soline marchait doucement aux côtés de son fidèle lévrier, Turbo qui haletait sous l'effet de la chaleur, malgré l'humidité ambiante de la forêt. On était dimanche après-midi et comme chacun d'entre eux, l'assistante en ressources humaines emmenait exceptionnellement son chien dans les bois, et non pas dans le parc jouxtant leur petit appartement.
Ses pas étaient prudents, elle savait la saison de la chasse déjà ouverte. Dans la région, aucun accident n'avait été signalé récemment, pas même depuis plusieurs années - le dernier remontait à une époque où ni Turbo ni Soline ne se connaissaient - ce qui n'inquiétait donc pas beaucoup la jeune femme.
Soudain, l'animal décida de suivre une piste en dehors du sentier que lui et sa maîtresse empruntaient. Soline le laissa faire : le dimanche plus que tout autre jour, son manque d'autorité la poussait à laisser le choix à son canidé de l'itinéraire que tous deux suivaient.
La voilà donc en train de marcher sur les pas de son chien. Curieux, le lévrier semblait avoir repéré une effluve particulièrement intrigante : il s'arrêtait parfois quelques instants, humant l'air la tête levée.
Après quoi, lui et sa maîtresse reprenaient leur promenade. Au bout de plusieurs minutes, Soline comprit que quelque chose n'allait pas, que son chien devait s'arrêter tout de suite sans quoi quelque chose de malheureux risquait bien de se produire.
Turbo s'approchait de plus en plus, inexorablement, vers le lac séparant cette forêt en deux espaces boisés. Soline préférait éviter ce cours d'eau néanmoins très calme.
Étrangement, elle était effrayée par cette vaste étendue d'eau verdâtre. A contrario, l'animal semblait être attirée par elle tel un aimant.
Par faiblesse, due à un manque d'autorité couplé à une envie de faire plaisir à son chien en lui permettant de se rendre là où il le désirait durant deux petites heures, elle le suivit sans le rappeler à l'ordre fermement.
Le canidé continuait à humer l'air d'un air intéressé, concentré dans sa tâche tel un limier expérimenté.
Dans son dos, Soline commençait à s'impatienter. Qu'est-ce que Turbo était en train de traquer ? Un lièvre ? Un cerf ? Un animal blessé ? Tout ceci se mit soudain lentement à l'intéresser.
L'animal poursuivait sa route de plus en plus rapidement. Bientôt, sa maîtresse n'eut d'autres choix que de trottiner pour suivre son rythme effréné de chien né pour la course.
Ensuite, comme il fallait s'y attendre, Turbo rendit grâce à son nom : pour de bon, l'animal extrêmement mince se rua vers le lac, sa pauvre propriétaire sur ses talons.
Soline haletait encore plus que son chien lorsqu'ils arrivèrent enfin à destination. Là, la jeune employée de bureau poussa un petit cri de stupeur.
Au milieu de l'eau, visiblement coincée entre deux épais troncs d'arbres - dont l'un avait probablement miraculeusement chuté à quelques centimètres à peine de la rescapée - une femme flottait à demi-immergée.
Sa tête et une partie de son cou se faisaient fouetter par le vent, quand tout à coup, son visage s'éclaira.
La jeune femme leva la tête et découvrit ses sauveteurs avec surprise et soulagement.
VOUS LISEZ
Vantablack
HorrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.