Comme bien souvent dans ce genre de circonstances, la presse, les autorités mais également les réseaux sociaux s'étaient empressés d'accuser le seul survivant.
Une famille massacrée, un seul encore en vie, qui plus est le père...
Les doutes étaient peu permis.
Vladislava s'était évidemment empressé de démontrer son alibi : en voyage en théorie pour affaires, l'investisseur n'était rentré qu'après ces tristes faits.
Et, en effet, nulle trace récente de sa présence sur le lieu du crime, avant l'heure officielle à laquelle des voisins l'avaient aperçu revenir n'avait pu être prouvée.
Sa version confirmée par les autorités compétentes, le kazakh demeura toujours le suspect numéro un.
À défaut de tenir le bon coupable, la masse se contentait d'une hypothèse moins que vraisemblable pour décharger sa haine.
Une sorte d'exutoire pour pauvres frustrés condamnés à le rester, voilà ce qu'était devenu ce désormais rentier à temps plein.
Depuis cette sombre - et fraîche - période, l'homme ne sortait plus de sa si belle propriété, qui faisait plus d'un envieux même dans le quartier pourtant peu populaire.
Toutefois, Shavkat avait dès le départ deviné qui était l'auteur de cette boucherie.
Bien que le commissaire ayant pris sa déposition l'ait peu pris au sérieux, il avait ab initio informé les autorités de l'existence de ce mystérieux « jeune homme noir », dont certains voisins lui avaient rapporté la présence autour de sa maison, peu avant le drame.
Lesdits voisins n'ayant pas corroboré sa version, Vladislava vu sa crédibilité s'affaisser encore un peu plus.
Plus il parlait, directement comme par le biais d'un avocat, plus il semblait que sa culpabilité putative ne cessait d'être confirmée.
Subséquemment, le désormais veuf et sans enfant - vivant - usa de ses moyens exorbitants du vulgum pecus pour retrouver la trace de cet intrus.
Ce fut rapidement chose faite, et de manière plus qu'inattendue.
L'enfant abandonné, ayant dans une vie plus clémente pour Meseret été aspiré à l'état d'embryon, s'avérait logé dans un appartement que celle-ci avait jusqu'à sa mort possédé par le truchement de son mari.
Il ne fallut pas longtemps à Shavkat pour régler cette affaire.
Non seulement il parvint à abattre le parasite ayant achevé la vie de la véritable famille de celle qui n'avait jamais cessé de ne jamais désirer être sa mère, mais en plus de cela, il réussit aussi à faire passer son assassinat pour un acte commis en état de légitime défense.
Si seulement sa femme n'avait pas été si bonne...
Prise de pitié, elle avait temporairement confié les clefs de l'un de leurs logements vacants à son rejeton sans-abri.
Probablement qu'elle attendait le retour de Shavkat pour lui demander son avis quant au règlement de cette situation.
Quoi qu'il en soit, l'affaire fut enfin classée, le père de famille abattu étant parvenu à arracher des aveux à sa victime avant de lui retirer la vie.
Les enregistrements transmis, Vladislava voyait enfin son honneur lavé.
Perdre ses deux filles et leur mère, pour ensuite se voir accuser de leur massacre...
Depuis ce jour, le kazakh lui aussi séparé de sa famille de naissance depuis un bail haït profondément l'espèce à laquelle malgré lui il appartenait.
VOUS LISEZ
Vantablack
HorrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.