Un midi sans Luan ~ Chapitre 2

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Un instant plus tard, Énovie fut appelée par sa mère afin qu'elle l'aide à rentrer le curieux colis qu'on venait de leur livrer.

Naïvement, les deux membres féminins de la petite famille pensèrent à un cadeau de François, l'homme de la maison.

Peut-être avait-il décidé de récompenser sa fille pour ses résultats scolaires exemplaires ?

Une fois la porte d'entrée fermée et le carton déplacé de l'entrée au salon, la mère, les mains sur les hanches, s'interrogea avec sa fille quant au possible contenu que renfermait cette mystérieuse grosse boîte.

Après mûre réflexion, Esther constata qu'elle, qui surveillait d'un œil attentif les mouvements de compte du couple n'avait remarqué aucune dépense alarmante.

Peut-être était-ce un cadeau peu cher ? Ou offert par les uns ou les autres des grands-parents de la fillette ?

Effectivement, Esther était bloquée sur son idée de cadeau fait à sa Énovie.

Soudain, cette dernière plaqua une oreille contre l'une des faces latérales du gros carton.

Après quelques secondes où seul le silence se faisait entendre dans la jolie maison, la fillette leva la tête vers sa mère puis se releva en haussant les épaules.

Elle avait soupçonné la présence d'un animal, un chien ou un chat que son père aurait pu vouloir lui offrir, elle qui aimait tant les animaux.

En dehors de ceux-ci, Énovie prenait plaisir à lire et à jouer aux Playmobils...

Dans les deux cas, l'emballage était bien trop haut et large pour ne contenir que quelques bâtiments et personnages en plastiques ou bien de quoi remplir la dernière étagère vide de sa bibliothèque.

Esther et sa fille échangèrent alors un long regard. Que pouvait donc contenir ce gros paquet ?

Énovie rappela subitement à sa mère qu'à la manière de poupées russes, certaines sociétés logistiques emballaient plusieurs fois le même contenu afin d'accroître sa protection...

Néanmoins, Esther rappela à sa fille que le colis était tout de même sacrément gros, suremballé ou pas.

Sur ce, la mère de famille toujours sur les nerfs à cause de l'absence de son fils partit dans la cuisine quelques instants.

Pendant ce court laps de temps, Énovie continua d'ausculter l'extérieur de cette curieuse livraison. Peut-être n'étaient-elles pas les destinataires ?

Ah si, les nom et prénoms de ses père et mère apparaissaient sur le bordereau d'expédition.

Esther revint alors, une grosse paire de ciseaux pointus à la main.

Après quoi, elle planta vélocement l'outil en plein centre du haut du carton.

Brutalement, elle réitéra plusieurs fois l'opération, avant d'enfin décoller le scotch du colis puis d'en découvrir le contenu.

À sa vue, les hurlements d'Esther et d'Énovie qu'il provoqua alertèrent tout le voisinage, et ce d'une façon telle que les deux femmes de la maison mirent quelques instants avant de percevoir la seconde série de tintements de la sonnette.

Sous le choc, c'est à la manière d'un zombie, de manière nonchalante que la mère ouvrit la porte aux deux policiers.

Le regard vide, la voix trahissant sa profonde empathie quant à la tristesse maternelle qu'il pensait être sur le point de déclencher, l'agent l'informa qu'on avait retrouvé le corps mort de son fils. La tête en moins.

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