Aïsha Kandisha ~ Chapitre 7

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Déa arpentait à vive allure la rue menant à l'une des entrées du sous-sol de la ville

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Déa arpentait à vive allure la rue menant à l'une des entrées du sous-sol de la ville. Caché sous un hôtel luxueux - peuplé en particulier de nombreux hommes riches amateurs de chair fraîche aux cheveux vifs - le repaire de Rubis n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres des pieds de sa copine.

Pour l'avoir à plusieurs reprises suivie, pistée en secret tandis que celle-ci amenait ici ses proies démembrées, qu'elle vidait alors de leur substance vitale, la danseuse brune n'avait eu aucun mal à retrouver sa trace.

Un détail la perturbait : comment réagirait celle qui se faisait jusqu'ici appeler Rubis au Fries Paradise ? La petite danseuse amicale, au corps menu grossi chirurgicalement à certaines zones stratégiques n'était peut-être pas si sympathique lorsqu'elle quittait son costume de strip-teaseuse.

Poussant un soupir, Déa claqua sa paire de baskets plates sur le béton menant à une série d'escaliers. Elle les descendit quatre à quatre, dans le noir. Enfin, elle parvint jusqu'à un tuyau relativement large dont l'entrée était couverte d'un drap crasseux. Avec dégoût, la jeune femme le contempla quelques secondes avant de tirer de sa poche un couteau à fine lame, avec lequel elle retira précautionneusement le tissu de l'ouverture.

Soudain, des bruits de pas, presque imperceptibles, attirèrent son attention. Immobile et concentrée, Déa comprit que quelqu'un l'avait suivi jusqu'ici. La succession des sons de plats de pied tapotant le sol se fit de plus en plus bruyante. Au moment où le corps étranger se jeta sur celle de la vampire, cette dernière se retourna brusquement puis planta profondément la lame de son arme dans la veine jugulaire de son agresseur.

En réponse, l'un des clients assis à l'une des tables du club de son beau-père quelques dizaines de minutes plus tôt figea une dernière fois ses yeux dans les prunelles sombres de Déa. Sa vie se clôtura dans un gargouillis répugnant. Dégoûtée, l'ancienne étudiante en droit rejeta ce corps au sol d'un mouvement violent de l'avant-bras, puis le regarda avec colère s'écraser au sol.

- Aïsha ? dit alors une petite voix d'un ton hésitant.
Timide, Rubis osait à peine sortir le bout de son nez de la cavité. Déa se tourna vers elle, soulagée de la voir a priori saine et sauve, et rassurée quant à la constance de son attitude. Au club, elle était quasiment aussi réservée...
- Oui ? répondit celle à la main ensanglantée par le coup qu'elle venait de porter.

Elle fit un résumé des événements, du moment où elle avait retiré le drap jusqu'à à cet instant.
- T'as donc pas touché au corps, murmura la jeune fille aux cheveux rouges.
Elle paraissait déçue, comme si sa copine avait délibérément rejeté son cadeau. Déa lui assura alors que Kagel s'occuperait du nettoyage.

Tout allait rentrer dans l'ordre, elle pouvait même retourner au club si elle le voulait - et même dans son vrai « chez elle » - car le meurtre ne serait jamais élucidé.

Émerveillée, Rubis ne réfléchit qu'un instant. Naïve, elle prit le service rendu pour de la gentillesse : sa confiance aveugle en son employeur l'empêchait de comprendre que la concernant, seul l'argent important qu'elle mettait dans ses caisses lui importait.

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