Comme Soraya disposait d'un meilleur cardio, c'est tout naturellement que sa copine d'enlèvement - étrange concept... - la laissa passer en première.
Elles parvinrent donc à l'extérieur du bâtiment, de l'autre côté par rapport à son entrée principale, là où Corinne la responsable et Julie la stagiaire avaient un temps fumé ensemble leur cigarette pendant leur pause.
L'espace menait à d'étroits escaliers en ferraille, que les deux femmes empruntèrent évidemment. Là, elles arrivèrent au centre d'un espace où étaient entreposée une myriade de grosses poubelles vertes.
Vides, toutes sans exception, à première vue...
- Et maintenant on fait quoi ? demanda ensuite Soraya.
Elle se sentait épiée de là où elle était, absolument pas en sécurité, comme si deux armoires à glace surveillaient avec amusement chacun de ses faits et gestes, attendant le meilleur moment pour intervenir.
L'esthéticienne à la queue-de-cheval se mit à suer sous l'effet du stress.
Pourquoi donc ne s'était-elle tout simplement pas rendue au commissariat ? Ou encore mieux, pourquoi n'avait-elle pas tout bonnement écouté ce que Nélya, Léa, Goundo et les autres disaient toutes ?
Qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter pour le doux Sélim, probablement parti rejoindre un petit copain dans on ne sait quelle ville.
Son entêtement lui avait tout de même déjà coûté un rein... et si ce n'était que le début ?
Elle revoyait en boucles la porte bruire sous l'effet de la clé qu'on tournait dans sa serrure.
Pour ce qui était de la cave, de ses poignets attachés au mur, de son attache de force au lit telle une schizophrène sur le point de subir une lobotomie en 1940, la brune ne préférait pas y penser.
C'était bien trop horrible. Là tout de suite, la priorité était qu'elles puissent se cacher, elle et Marzanna.
Ensuite, on réfléchirait peut-être à un moyen de se nourrir, de trouver à boire, puis de s'enfuir saines et sauves...
La polonaise voyait ses pensées défiler à une vitesse folle dans son énorme tête pleine d'intelligence.
- Je crois qu'on devrait passer par là, lança-t-elle à Soraya en remarquant au loin une petite porte toute blanche.
Sa copine la suivit sans se poser de questions. Comme c'était rassurant d'avoir quelqu'un sur qui se reposer, qui pensait à votre place, qui effectuait lui-même les décisions difficiles à prendre !
Par chance, elles découvrirent enfin un accès souterrain, ce qu'elles pensaient toutes deux être la clé du succès de leur potentielle survie.
Elles échangèrent un regard de triomphe, un grand sourire aux lèvres exprimant leur joie avant de foncer dans la cache.
Hélas, comme elles l'avaient pressenti, Kostas et Leandro n'avaient pas perdu une miette du spectacle.
Contrairement à elles, tous deux connaissaient plus que bien les lieux. Postés en hauteur, allongés discrètement tels des snipers sur le toit d'un autre magasin - de maquillage celui-ci - ils attendirent l'ordre de Coline avant d'agir.
Ce fut bientôt chose faite. Un quart d'heure plus tard, les deux mastards marchaient calmement sur le bitume encerclé de poubelles.
Eux aussi échangèrent un regard agrémenté d'un petit sourire satisfait avant que Kostas ne pose une main épaisse et rugueuse, ornée de bagues, sur la poignée de la porte blanche.
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Vantablack
HorrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.