Aïsha Kandisha ~ Chapitre 41

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Kaël avait toujours été précautionneux quant à ce qu'il permettait à Déa de savoir ou pas, que ce soient en lien avec ses origines naturelles - Jessen, le petit village où elle était, ce genre de faits - ou bien avec celles relatives à son artificielle nature.

Néanmoins, le requin savait que si sa petite sardine s'était enfuie du bocal afin de parcourir les mers, c'était que celle-ci ressentait visiblement le besoin d'être traitée avec plus de considération.

- Ah oui, reconnut finalement Kagel. C'est ma petite nièce que tu as dû croiser. Pas très aimable avec les étrangers...

L'homme faillit ajouter que si elle n'avait pas été sa cousine à elle, ladite nièce aurait mis fin à sa misérable existence peu de temps après qu'elle soit entrée sur ses terres...

Volées certes, mais ses terres quand même.

En toute logique, Déa en demanda plus sur cette cousine par alliance qu'était cette drôle de femme aux yeux de créature de film d'horreur, ce que Kagel refusa « pour le moment ».

La discussion se poursuivit, la jeune femme désirant vivement en apprendre plus sur qui étaient « ils ». Nonobstant la puce dans le sang qu'on lui avait injecté elle ne sait quand, Déa voulait savoir de qui il s'agissait.

Quel rôle ils avaient dans sa vie, et éventuellement aussi dans celle d'Axelle, la vampire orpheline.

À cette pensée qui lui traversa l'esprit alors qu'elle écoutait les arguties de son beau-père essayant de justifier pourquoi elle et sa mère lui avaient caché tant de faits d'une si grande importance, Déa pressentit alors ce qu'elle devait faire.

La discussion se poursuivit donc quelques petits instants, puis la jeune femme devenue entre-temps nettement moins gênée et révoltée se rendit dans sa chambre afin d'y effectuer un petit somme.

Effectivement, elle se rendrait bien au club cette nuit. Non pas qu'elle haïssait désormais moins ce groupe de métiers, et encore moins qu'elle se sentait redevable envers ce qui lui faisait office de parents.

Simplement, elle avait décidé de se tenir à carreaux, en tout cas au moins jusqu'à ce qu'Axelle revienne d'Orlando.

Déa se dit donc que finalement, ne pas avoir pris un thé n'avait pas été une si mauvaise idée, bien que cette boisson-là soit nettement moins excitante que le café...

Se forçant à ne concentrer ses pensées tumultueuses sur aucun point en particulier, elle se laissa plutôt rapidement, au vu des événements récents, glisser vers un long sommeil sans rêve.

La danseuse émergea entre le milieu et la fin de l'après-midi. Elle occupa ensuite le temps libre qu'il lui restait pour se préparer à aller travailler.

À la façon du pater familias d'un ménage normalement constitué, Kagel appréciait emmener sa fille sur son lieu de travail.

Ce dernier n'étant cependant rien de plus que sa propre entreprise, au sein de laquelle il générait de phénoménaux bénéfices en très grande partie grâce aux traumatismes générés dans le cerveau de ladite fille.

Une fois le sac de Déa prêt, la jeune femme alla chercher son beau-père qui, agréablement surpris bien que légèrement méfiant également, prit les clés de sa voiture - il était déjà apprêté depuis un bon moment - avant de se diriger vers sa cage à poule aux œufs d'or.

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