Vibrisse

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Anaïs tourna la tête à gauche puis à droite

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Anaïs tourna la tête à gauche puis à droite.

Il faisait sombre, dans cette pièce qu'elle occupait depuis peu, quelques heures au plus.

Elle se trouvait là, allongée sur un etsatz de lit relativement inconfortable au sommier dur et froid.

Soudain, l'animal des lieux qui prenait déjà pour habitude de lui rendre constamment une petite visite vint frotter son court museau agréablement agrémenté de petites moustaches contre la face de sa main.

Encore chamboulée par la modification de son lieu d'habitation, l'étudiante en lettres caressa doucement le dos recouvert de poils lisses et soyeux du petit mammifère.

Dans le noir de la nuit elle remarqua la tête de la bête se tourner un instant vers elle.

Puis subitement, la créature poilue s'éloigna d'un bond.

Pas encore apprivoisée par la nouvelle maîtresse des lieux visiblement.

Aucune lumière n'était allumée dans les environs, aucun éclat en provenance d'un lampadaire extérieur ou tout autre source d'éclairage.

La nuit allait être longue et difficile, voilà ce que se disait Anaïs.

Elle avait quitté le logement douillet de ses parents pour se rendre là, à l'approche de la rentrée, dans un cagibi mal isolé et peu entretenu même pour un logement de ce genre.

À coup sûr, si elle passait l'hiver en ces lieux, il serait plus que rude.

Anaïs se voyait bien des mois en avance en train de passer la nuit couverte de vêtements d'extérieur, incapable de fermer l'œil tant l'air frais et l'humidité accapareraient ses sens.

Pour l'heure, elle ne pouvait faire autrement.

Elle patientait donc, cherchant au fond de sa tête bien faite un moyen, une solution de s'en aller.

L'étudiante amatrice de littérature ne disposait pas de la possibilité financière de changer de résidence.

Soudain, Anaïs se leva avec difficulté, le dos déjà endolori sous l'effet d'un trajet et d'une tentative échouée de tomber dans les bras de Morphée.

Doucement afin de ne pas écraser la bestiole aux vibrisses qu'elle avait peu de temps avant caressé, la jeune femme dirigea ses pas vers la porte de la pièce, le seul et unique accès vers l'extérieur dont ce logement insalubre disposait.

Hélas, elle ne pouvait parvenir jusque là.

Ses chevilles endolories lui signifiaient qu'elle ferait mieux de rebrousser chemin.

À la place, elle s'assit un court instant sur le sol rêche et sensible au frais éphémère de cette nuit d'été où l'animal vint quémander de nouveau un peu de son attention.

Ses vibrisses étaient agréables à sentir contre ses genoux nus, croisés en tailleur en attendant on ne sait quoi.

Anaïs regretta amèrement le choix de son logement d'étudiante.

Elle était maintenant piégée.

Partie initialement à la recherche d'un bien immobilier lui permettant de vivre et de suivre sa scolarité dignement, elle s'était finalement retrouvée dans un grenier malpropre, les chevilles enchaînées au mur tel un prisonnier d'Ancien Régime.

Avec horreur, elle se dit que les chances pour que son bourreau la laisse partir chaque matin à l'université étaient plus qu'improbables.

Le déni l'empêchait d'y voir claire, elle ne pouvait pas être séquestrée.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 16 ⏰

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