Déa ne savait comment faire prendre conscience à Axelle de l'anormalité de la situation. La jeune femme aux cheveux rouges ne paraissait ni appréhender ni s'étonner de ce qui les attendait.
- Où est-ce qu'elle va ? lui aboya-t-elle en regardant d'un air mauvais le corps mystérieusement athlétique de Gabriella se diriger vers la ferme.
Il est vrai que si un homme entretenait ces parcelles, Dagmar n'avait absolument rien à craindre...
Quoique.
- Tu crois qu'elle va en avoir pour longtemps ? reprit Déa la voix plus calme.
Axelle se contenta d'hausser les épaules. Visiblement, Dagmar l'avait elle informée de cette opération.
Se souvenant de celle ayant abouti à la mort de ce satané nain de jardin, Déa se fit une raison. Connaissant le parasite, l'issue serait probablement sanguinolente pour qui ce monstre irait rencontrer...
Et effectivement, la fille d'Aura avait vu juste. Bientôt, la silhouette de la créature ancestrale réapparut de la maison, les cheveux mouillés le visage étrangement démaquillé...
Après quoi, la voiture se déverrouilla. Déa en sortit d'un bond, furieuse avant de se jeter sur sa chauffeuse.
Avec surprise, Dagmar lui demanda de faire sortir Axelle, de récupérer toutes deux leurs valises puis de se cacher à la ferme durant quelques jours...
- Le temps que ça se tasse, précisa-t-elle d'un ton énigmatique.
Dagmar croyait-elle que Kagel abandonnerait aussi facilement ses deux cocottes les plus rentables ? En ce cas elle connaissait manifestement très mal l'animal...
Après cela, le fantôme remonta dans la Cadillac, fit un petit signe de la main aux deux anciennes filles de joie puis referma sa portière.
Légèrement interloquée, Déa l'observa effectuer une marche arrière avant de repartir en trombe de là où elle venait.
- Tu crois qu'on va bientôt la revoir ? questionna l'ancienne étudiante en droit.
Celle en biologie acquiesça de la tête. Pauvre Esmeralda...
Se souvenant soudain dans quelle curieuse situation elles se trouvaient là encore, chacune attrapa ses valises avant de se diriger dans la demeure champêtre.
Le décor se voyait simple, très rural, limite sale pour ces deux citadines.
En empruntant les escaliers afin de déposer leurs affaires, Déa en tête des marches surprit alors la présence d'une flaque de sang encore bien humide en provenance de l'une des pièces.
L'ex danseuse exotique poussa un soupir avant de s'arrêter non loin du haut des marches, dans le couloir avant de s'attarder à découvrir les derniers travaux de la voleuse de la Cadillac.
Axelle fit de même et, chose étrange pour cette meurtrière loin d'être novice, étrangla une petite exclamation de dégoût lorsque devant leurs yeux, le corps éventré du propriétaire légitime des lieux apparut.
Ses organes enrobés de graisse viscérale avaient été disposés presque artistiquement en petite pile sur son ventre désormais presque plat.
Sa face mate de quadragénaire ayant passé la totalité des vingt dernières années à brûler au soleil était à jamais figée dans une expression de terreur absolue.
Néanmoins, Axelle comme Déa trouvèrent chacune un certain intérêt - nonobstant le fait qu'elles risquaient d'être considérées comme étant impliquées dans cet assassinat - à découvrir là ce gibier bien frais.
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Vantablack
TerrorVoici un recueil d'histoires d'horreur inspirées pour la majorité d'entre elles d'une légende urbaine, d'un fait divers ou bien d'un mythe.