Balade nocturne

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Paul-Arold déambulait sur la place Clichy lorsque quelque chose attira son attention

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Paul-Arold déambulait sur la place Clichy lorsque quelque chose attira son attention.

Intrigué, il stoppa net ses pas et tourna les yeux vers le sommet du monument au maréchal Moncey.

Il lui avait semblé qu'aux côtés du canon de l'époque, la statue de l'homme tenu en retrait avait bougé.

En tout cas, Paul-Arold en était sûr, un mouvement était survenu sur le piédestal de l'œuvre d'Amédée Doublemard, au niveau des personnages qui y étaient représentés.

La place était étrangement dénuée de passages, pas même un sans-abri ne rodait à la recherche d'un lieu calme et dénué de danger où passer la nuit.

Il faisait doux, en cette période annonçant la fin de l'été.

De ce fait, il était plus que curieux que ce lieu, en temps habituel fortement fréquenté fut ainsi exempt de visiteurs.

Sauf lui, et peut-être ce qui se cachait sur le monument.

Par curiosité et parce qu'il ne voyait pas quel péril pourrait survenir il tourna autour de la sculpture haute de huit mètres afin de découvrir la source de cette perturbation.

N'observant ni pigeon explorateur ni chat perdu ni adolescent escaladeur, Paul-Arold haussa les épaules avant de rebrousser chemin.

C'est en se retournant que le trentenaire comprit que quelque chose d'inhabituel avait eu lieu.

Quelque chose avait bel et bien bougé dans son dos, à plusieurs mètres de hauteur.

Lentement, il se retourna mais là encore ne remarqua rien.

S'il avait été très légèrement plus attentif, il aurait observé le subtil changement de position de l'élève de Polytechnique représenté auprès du canon.

Agacé par ce qu'il pensait être de la paranoïa causée par un excès de fatigue, Paul-Arold reprit sa route pendant quelques instants.

Au bout d'une vingtaine de secondes, il dut se rendre à l'évidence.

Il était suivi.

La source du bruit qui le perturbait depuis quelques temps traînait ses pieds rocailleux contre le sol de la place Clichy.

C'était comme si d'atroces pantoufles en pierre se traînaient sans jamais se lever en avançant dans sa direction.

Paul-Arold émit un petit rire.

Il devenait fou.

Une statue le suivant dans la rue, en pleine nuit et au beau milieu d'une place parisienne - en temps normal - très fréquentée ?

Durant un court instant, il vit apparaître dans son esprit le souvenir de la Vénus d'Ille tirée de l'œuvre éponyme de Prosper Mérimée.

Puis il secoua la tête.

Non décidément quelque chose clochait chez lui.

Pourtant, il était bien incapable de tourner la tête et d'affronter ce qu'il savait ne pas être le fruit de son imagination.

La suite fut courte et sombre comme une nuit d'été.

Il plut au petit matin.

On retrouva le corps sans vie de Paul-Arold le cou bleui, étendu sur le sol gris.

Les policiers n'élucidèrent jamais ce meurtre.

C'était comme si un être monstrueux doué d'une force physique hors norme s'était jeté sur l'homme au dos tourné avant de serrer son cou de ses bras lourds et puissants.

Pas une trace de lutte ni une goutte de sang n'avait découlé de cet événement.

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