La Colombe ~ Chapitre 2

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Laissant échapper un petit cri – tant de peur que de surprise – l'adolescente leva l'arme d'un bras

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Laissant échapper un petit cri – tant de peur que de surprise – l'adolescente leva l'arme d'un bras.

Heureusement pour Kalinka, le poids de l'engin retint sa fille de lui donner un coup. Soulagée en découvrant son visage fatigué, Bianca s'écarta.

Aussitôt, Iñaki eut les yeux camouflés par la main gauche de sa mère. Bien que l'enfant ait à plusieurs reprises croisé la mort de ses yeux gris clair, elle n'oubliait pas qu'il était âgé d'à peine huit ans.

-    Donne-le moi, ordonna soudain Kalinka.

Bianca non plus n'était pas bien grande.

Tendant l'arme – de ses deux bras cette fois-ci – à celle qui, quelques instants plus tôt, avait bien failli connaître le même sort que le garde endormi au sol, Bianca obéit à contrecœur.

Sans arme, l'adolescente avait conscience de sa faiblesse.

L'arme sous le bras gauche et la main droite devant les pupilles d'Iñaki, Kalinka dit à sa fille de récupérer le trousseau de clés qui pendouillait à la ceinture de Cerbère.

Un quart d'heure plus tard et les clés en poche, Bianca, Iñaki et Kalinka gambadaient presque joyeusement – la peur gâchait leur plaisir – dans l'immense forêt, qu'ils lorgnaient depuis maintenant de trop nombreuses années depuis leur cage scellée par le grillage.

En allant rejoindre sa fille, Kalinka avait eu l'idée judicieuse d'apporter de quoi manger durant plusieurs jours. En effet, les sacs ne manquaient pas dans le baraquement prévu pour la préparation des repas des soldats...

 En effet, les sacs ne manquaient pas dans le baraquement prévu pour la préparation des repas des soldats

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Tout contre un arbre, tous trois engloutirent leur ragoût de bœuf d'une traite. Bien que respectivement cuisinière et commis de cuisine, leurs repas habituels n'étaient guère meilleurs que ceux prévus pour les autres prisonniers.

Repus, ils s'assoupirent rapidement. Habitués à dormir sans aucune protection – aucun toit – celle des branches feuillues les rassurait quelque peu. Néanmoins, la crainte qu'on les découvre empêcha Bianca de fermer l'œil de la nuit.

Car chaque fois que ses paupières se fermaient, l'image d'un garde armé d'un fusil, prêt à les abattre comme des sangliers – comme son père – la sortait de son quasi sommeil.

La nuit passa lentement, interrompue par le hululement d'une chouette et les chatouillements de quelques insectes curieux qui venaient inspecter son bras ou sa tête.

Au lever du jour, Kalinka ouvrit ses paupières. Constatant le visage épuisé de sa fille, elle partit s'asseoir à ses côtés – Iñaki dormait entre elles – et, une fois contre sa mère, l'adolescente s'endormit enfin.

Quelques heures plus tard, la petite famille – amputée d'un membre – reprit son périple. Ni Bianca ni Kalinka ne savaient où leur route se terminerait.

Pour le moment, seul le fait de s'éloigner de la cage les importait.

Tout en grignotant un morceau de pain, Bianca aperçu soudain une lumière qui brillait subtilement, au loin. Elle prévint sa mère et son frère, qui la suivirent jusqu'à parvenir dans une clairière, au sein de laquelle trônait une ferme obèse.

Bianca effleura l'arme tenue par sa mère du bout des doigts, mais sa mère repoussa son geste d'un mouvement brusque.

Arrivés devant la porte d'entrée, cette dernière frappa à la porte. Sans réponse, Bianca s'apprêtait à entrer lorsqu'un homme à la chevelure grisonnante apparut dans l'angle de la maison, à leur droite.

Ouvrant grand ses yeux d'un marron chocolat, il leva en l'air ses mains asséchées par le travail de la terre.

Sans aucune once d'hésitation, Kalinka brandit l'arme, plaça un œil dans le viseur, pointa la poitrine de l'homme avec l'arme.

Enfin, son doigt en tout aussi mauvais état que ceux de sa cible appuya sur la détente.

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