Partie 112 : douce humanité

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MESSAGERIE INSTANTANÉE

Sanaa — [Tu l'as appelé ?]

Jena — [Qui ?]

Aurelie — [Je me sens moins seule !]

Jena — [Hein ?]

Aurelie — [On est un peu jumelles.]

Jena — [Euh...]

Aurelie — [Jumelles de l'échec scolaire haha ! ]

Jena — [Très drôle ...]

Sanaa — [Appelle-le]

Jena — [Il me reste encore une semaine...]

Aurelie — [Tu joues avec le feu ma grande !]

Sanaa — [Appelle-le ou on le fait !]

Aurelie — [On ?]

Sanaa — [Oui on.]

Jena — [Omg*, l'ultimatum !]

Sanaa — [C'est pour ton bien.]

Aurelie — [T'as 24h pour le faire]

Sanaa — [Oh bonne idée ! 24h ou... On s'en charge]

Jena — [Avec quoi vous allez l'appeler ? Vous avez pas son numéro.]

Aurelie — [Ne nous sous-estime pas petit Jedi*.]

Sanaa — [On sait où il bosse...]

Jena — [Vous êtes pas sérieuses ... ?!]

Sanaa — [TRÉS sérieuses]

Aurélie — [Aussi sérieuses qu'un chat]

Sanaa — [On l'a encore perdu...]

Aurelie — [Vous avez déjà vu un chat sourire ?]

Un léger tapotement au bras droit détourna mon attention de l'écran.

- Salut !

Des cheveux ébouriffés, des pommettes saillantes, des yeux curieux, un corps long et fin à portée de main.

- Prête ?
- Oui !

Nous quittâmes, sans plus de formalité, notre point de rencontre pour rejoindre le point de rendez-vous.

- Merci encore ! , reprit-il.
- Pas de quoi.

Florian avait, en quelques semaines, naturellement intégré mon quotidien. Il avait tissé des liens avec mon groupe d'amies et m'avait invité à rencontrer les siens. J'avais beaucoup de mal à étendre mon cercle. Je n'avais donc pour l'instant pas donné suite à son invitation. Notre situation était déjà en soi exceptionnelle .
La familiarité et légèreté dont il avait, très vite, fait preuve y étaient pour beaucoup. Je me nourrissais de la routine. Les visages connus étaient ma lanterne. Ils m'aidaient à traverser la nuit épaisse, à retrouver mon chemin quand il m'arrivait, parfois, de m'égarer. J'aimais les relations consacrées par le temps. Elles étaient fiables, rassurantes. J'avais grâce à Sanaa, Aurelie et plus récemment Hannah trouvé un semblant d'équilibre. Elles incarnaient ma détermination. L'intention ferme de ne pas abandonner malgré les obstacles. Elles me laissaient, parce que j'en avais besoin, me morfondre mais jamais sombrer.
Surprise par le soudain rapprochement de sa main, j'esquissai un mouvement de recul. Il se figea, légèrement contrarié.

- Je voulais juste redresser ton col ...
- Oh... désolée, répondis-je en prenant conscience de mon allure débraillée.
- Ça va ?
- Oui, ça va. C'est juste que... Je m'y attendais pas.

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