- Très bien. Nous nous verrons donc une fois par semaine.
Il me fixa, résolu. Devais-je protester ? Je n'avais, après tout, jamais dit que je souhaitais accroître le rythme de nos rencontres. En répondant par la négative, j'avais simplement fait savoir que les prescriptions de l'université ne me convenaient pas. Il griffonna au dos d'une carte professionnelle extirpée de sa poche un instant plus tôt :
- Voici mes coordonnées, indiqua-t-il en me tendant la carte.
Après quelques secondes d'hésitation, je la réceptionnai. Je retournai le rectangle cartonné et découvris son numéro et son adresse mail personnels. Étrange. Je décidai, néanmoins, de ne pas m'en formaliser.
- Qu'attendez-vous de cette relation ? demanda-t-il
Une bouffée de chaleur m'envahit. Il capta le trouble que sa question me causait et précisa :
- Relation de mentorat.
"Oh...". Une pointe de déception me piqua le cœur. Étais-je prise d'une soudaine démence ? Je n'avais absolument aucune raison d'être déçue.
- Je ne sais pas, à vrai dire.
L'écran de son téléphone portable s'alluma pour la énième fois.
- Vous devriez peut-être répondre.
- Pardon ?
- Votre téléphone, indiquai-je en désignant l'objet reposant sur la table du menton.
Il le manipula durant une dizaine de secondes et le glissa dans la poche intérieure de sa veste.
- Je vais devoir y aller, annonça-t-il.
Alors que je quittai mon siège il poursuivit :
- Prenez le temps de réfléchir à ma question et adressez moi votre réponse par mail.
D'un bref hochement de tête je consentis à sa requête et fléchis légèrement mes genoux pour récupérer le sac à main dont je m'étais délestée à mon arrivé. Il me raccompagna jusqu'à la porte et en actionna la poignée. Je lui fis à nouveau face et lui offris ma main.
- Merci d'avoir accepté de me mentorer.
Il me dévisagea durant un court moment avant de la saisir. Le contact de nos mains entremêlées et l'intensité de son regard produisirent un effet inattendu. Je dus me rappeler à la raison. Nous étions dans un cadre scolaire. Il n'y avait absolument aucune ambiguïté dans l'échange que nous venions d'avoir. Il fallait étouffer toutes pensées malvenues le concernant.
- Une dernière chose. Une distraction qui provoque un retard n'est jamais bonne.
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Déboires chroniques
Chick-LitLa vie est loin d'être un long fleuve tranquille. Les espoirs, les idéaux, l'utopie que notre esprit engendre sont mis à mal par les épreuves jalonnant notre chemin. La solidité des liens amicaux et amoureux est testée durant ces épreuves. Jena, ét...