Partie 20 : la jolie rousse

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J'ajustai la jupe de ma robe crayon bordeaux et me recoiffai pour la cinquième fois consécutive. Les ondulations de mes cheveux qui flattaient d'ordinaire mon visage ovale devenaient un véritable calvaire quand j'essayais, comme ce soir, de les rassembler en un chignon flou.

Adam, une fois l'information sur mon statut amoureux obtenue, orienta la conversation vers autre chose. J'avais, contre toute attente, passée un agréable moment en sa présence. Si agréable que je n'avais pas fait attention à l'heure et que j'étais, une fois encore, en retard. J'espérais que l'indulgence dont avait fait preuve Noah Guesdes lors de notre dernière rencontre n'était pas une exception. 

Le trajet paraissait interminable. Le stress causé par mon arrivée tardive à cette soirée mais aussi par la soirée elle-même et, accessoirement, par mon mentor me rendait très irritable. Après avoir erré plusieurs minutes dans des rues adjacentes, je finis par trouver le fameux hôtel Transatlantique. Accueillie en grande pompe, je fus conduit au "salon Opéra" où se déroulaient les festivités.

La salle de bal parisienne était à couper le souffle. La haute coupole faite en vitraux, peintures et dorures capta toute mon attention. Une attention qui se porta ensuite sur les lustres à pampilles et le rouge profond des tentures qu'ils mettaient en lumière. Je balayai la pièce du regard. L'espace, tout en longueur, était déjà bien occupé. Des serveurs circulaient entre les convives et leur proposaient des rafraîchissements. Je détestais ce genre d'événement. Je ne m'y sentais pas à mon aise. Incapable de savoir comment me comporter et avec qui converser.

J'aperçus Guesdes au loin. Il était en pleine discussion avec la jolie rousse du gala et n'avait visiblement pas remarqué ma présence. Le corps légèrement tendu, mon rythme cardiaque s'accéléra. Je me réfugiai dans un coin de la salle et détaillai la femme qui le rendait loquace et détendu. Le décolleté de sa robe vert émeraude était vertigineux. Elle n'était pas très grande mais avait une taille et des cheveux mi-long sublimes, un visage ponctué de tâche de rousseurs, un sourire radieux et des yeux d'un vert similaire à sa robe.

Des atouts nombreux et indéniables qui renforçaient mes complexes. J'étais trop en chair, trop fade, trop ridicule dans cette tenue. Je n'étais pas à ma place et surtout je m'en voulais d'être aussi peu confiante. J'interrompis mon ruminement lorsque je sentis un regard insistant se poser sur moi. Lorsque je sentis son regard se poser sur moi.

Déboires chroniquesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant