Il me surplombait et affichait une assurance irritante. Je n'étais absolument pas d'humeur à échanger des banalités avec un parfait inconnu. Aussi séduisant fut-il. Et séduisant il était. Sa proximité me permettait de percevoir plus clairement ses traits et sa morphologie. Je jaugeais sa grande taille, appréciais ses pommettes saillantes et évitais ses yeux gris perçants. Quelque chose chez lui m'agaçait au plus haut point ou peut-être étais-je tout simplement trop à fleur de peau ce soir. Le costume noir parfaitement taillé et l'imposante montre qu'il arborait au poignet gauche devaient coûter une fortune me pris-je à penser. J'essayais d'évaluer son âge. Difficile à dire. Il n'était clairement plus étudiant mais semblait trop jeune pour occuper un poste à hautes responsabilités.
- Vous comptez me fixer comme ça indéfiniment ?
J'étais gênée d'être ainsi prise sur le fait. Décontenancée et épuisée j'avais perdu tout sens des convenances.
- Navrée j'étais fascinée par votre physique, laissais-je échapper.
Il haussa les sourcils, visiblement très surpris par ma remarque.
- Je me demandais, en toute franchise, si vous n'étiez pas mannequin. Vous représentez une marque ce soir ? Je ne sais pas, à vrai dire, si cette pratique existe pour un événement de ce genre. Je sais, en revanche, que le salon de l'automobile fait régulièrement appel à des hôtesses mannequins...
J'étais horrifiée par les inepties que je débitais malgré moi. Je n'avais à présent qu'une envie, prendre mes jambes à mon cou. Je voulais rentrer chez moi, enfouir ma tête sous une couverture et prétendre que cette soirée n'avait jamais eu lieu. Alors que je m'apprêtais à mettre à exécution mon plan il émit un rire si sincère qu'il interrompit, momentanément, ma crise personnelle.
- Hôtesse mannequin, répéta-t-il. Mettant, ce faisant, davantage en évidence l'absurdité de mon propos.
Je n'étais plus que chaleur. Je sentais mes joues virées au rouge écarlate. J'aperçus, du coin de l'oeil, Sanaa et Aurélie, qui me faisaient signe de les rejoindre. Je devais saisir la perche qu'elles me tendaient pour m'extirper rapidement de cette situation très gênante.
- Je dois y aller.
Il hocha la tête et fit un pas de côté. Dégageant, ainsi, le chemin. Il ne s'était pas un seul instant départi de son sourire. Ce qui ne fit qu'accentuer mon trouble.
- A bientôt, me lança-t-il alors que je m'éloignais.
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Déboires chroniques
Chick-LitLa vie est loin d'être un long fleuve tranquille. Les espoirs, les idéaux, l'utopie que notre esprit engendre sont mis à mal par les épreuves jalonnant notre chemin. La solidité des liens amicaux et amoureux est testée durant ces épreuves. Jena, ét...