Partie 2 : le gala

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Le soleil, radieux quelques instants plus tôt, ne brillait plus à présent que par son absence. L'atmosphère, chargée d'humidité, nous invitait à presser le pas. Nous parvînmes à nous abriter, juste avant l'averse, dans un café situé à quelques rues du parc. 

- Ce temps est complètement bipolaire ! s'exclama Sanaa. 

La pluie qui tombait maintenant avec force procurait, à toute personne daignant se perdre dans sa contemplation, une profonde sérénité. Le climat nous contraignait à demeurer sur place. Nous décidâmes donc de faire contre mauvaise fortune bon coeur et poursuivîmes nos échanges autour d'un café. 

- Tu vas réussir à éviter Sherine au gala de demain ? m'interrogea Aurélie. 

Ne comprenant pas son propos je demeurai interdite.

- Jena ! 

- Irrécupérable ... Le gala organisé par le BDE, précisa Sanaa.

Je me souvins alors vaguement d'une campagne lancée par le bureau des étudiants autour du sujet. 

- On a pris nos places le mois dernier... ajouta Aurélie. 

- Hum... C'est celui avec les entreprises ? Pour réseauter ? 

- Oui, enfin ça c'est l'objectif officieux. 

- Officiellement, le gala vise à récolter des fonds pour financer des organismes à but non lucratif, m'informa Sanaa d'une voix volontairement monotone. 

Je fis mentalement défiler les impératifs de la semaine et les diverses alternatives à cette soirée peu inspirante. 

- N'essaie pas d'esquiver, je te vois venir ! 

- J'ai pas de robe... 

Ma piètre tentative se solda par un échec. 

- Depuis quand ce genre de choses te préoccupe ? 

Les commissures de mes lèvres s'étirèrent et, ce faisant, me trahirent. 

- Tu n'as qu'à passer chez moi à 19h30 pour te préparer. Je te prêterai une robe. 

A court d'arguments, je rendis les armes. 

- Je vous attendrai à la gare à 20h30. J'ai hâte ! s'enthousiasma Aurélie. 

Seul le brouhaha des conversations occupait à présent l'espace. Je n'entendis plus les gouttes d'eau percuter les obstacles se dressant sur leur chemin. Le soleil pointa à nouveau le bout de son nez. Pour se faire pardonner son absence impromptue il apporta avec lui un magnifique arc en ciel. Mon sourire s'élargit un peu plus. Il sera peut-être pas mal ce gala finalement... 

Déboires chroniquesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant