SMS
[Tu regrettes ?]SOUVENIR
Chaleur presque étouffante, palmes statiques, ma jupe et mon débardeur étaient de trop, même ma peau, à ce stade, était de trop.- Florian lâche-moi on va tomber.
Le flanc droit contre moi, l'avant-bras lâchement posé sur mon épaule, il soupira et prit un air meurtri.
- J'ai mal aux pieds !
- T'aurais pu rester à la plage ...
- J'avais pas compris
- T'avais pas compris quoi ?
- Je pensais que tu voulais te promener.
- Ba on se promène là...
- On a fini de se promener y a un moment.
- Quoi ?
- Tu connais pas la règle des cinq kilomètres ?
- Non...
- On ne peut pas qualifier une marche qui excède cinq kilomètres de "promenade".Il brandit son téléphone. L'application santé à laquelle il venait d'accéder affichait onze kilomètres.
- Ok si ça n'est pas une promenade c'est quoi ?
- Une randonnée ! , s'exclama-t-il en s'étalant un peu plus.
- Il fait déjà super chaud, on va pas s'en sortir si tu te colles à moi, le réprimandai-je.
- Mais j'aime me coller à toi ...
- Pervers.Le rire communicatif et chaleureux qu'il émit m'arracha un sourire.
- On fait une pause ?
- Ok, abdiquai-je.
- Y a un parc là-bas. Ça te dit ? , reprit-il en s'écartant et désignant un espace vert un peu plus loin.Le débardeur noir à larges emmanchures qu'il portait laissait entrevoir une partie de ses côtes et son short gris en coton révélait des mollets plutôt fins. L'étendu bleu, la fraîcheur que procurait l'arbre sous lequel nous nous étions abrités et le banc, bien qu'inconfortable, étaient une alternative plaisante à la marche sans fin qui torturait nos voûtes plantaires. Il évalua d'un simple coup d'œil l'espace entre le siège et le dossier avant de glisser sa jambe gauche dans l'interstice. Cette position, peu intuitive, lui permettait de ne pas me perdre de vue.
- Elle est bizarre un peu l'ambiance entre Aurelie et Alexandre non ?
- C'est parce qu'elle est dans le déni.Il leva un sourcil et le coin de sa bouche.
- Quoi ?
- Ça me rappelle vaguement quelqu'un...
- Qui ?Ses sous-entendus, à peine voilés, ne m'avaient pas échappés.
- Une femme. Belle, indépendante, parfois caractérielle. Tu l'as connais je crois.
- Là comme ça... ça me parle pas. Dis m'en plus.Il se rapprocha. Son genou contre ma cuisse, il poursuivit :
- Elle est challenging.
- Ah bon ? Pourquoi ?
- Parce qu'on sait jamais à quoi s'attendre.
- Mystérieuse ?
- Un peu ouai.Le visage de Florian était proche du mien. Il usait de son plus grand atout, son sourire, pour me charmer.
- Elle a l'air fascinante cette femme.
- Elle l'est.
- Elle n'a pas de défaut ?Il grimaça.
- Un seul.
Les sourcils froncés, j'attendais la suite.
- Lequel ? , le questionnai-je comme il tardait à poursuivre.
- Un mec.
- Comment ça ?
- Ba elle a l'air de kiffer un mec.
- C'est un défaut ?
- Ouai quand le mec en question n'est pas moi.Rire nerveux. Regard fuyant. Notre échange perdait en légèreté.
- T'es sûr de ce que tu avances ? , repris-je un brin tendu.
- On est jamais sûr de rien.
- Je pense que tu te trompes.
- Je pense pas non.Il me fixait avec intensité. Immobile. Toujours souriant, dans l'attente d'une réponse qui contredirait la sienne. Je voulais qu'il ait tort. Je voulais que cette douleur à la poitrine que je ressentais à la simple évocation de Guesdes disparaisse. Je voulais passer à autre chose. Je comblai le faible écart qui nous séparait, posai une main sur sa nuque puis mes lèvres sur les siennes. Il eut un très faible mouvement de recul. La surprise passée, il s'empressa de me rendre mon baiser. Bouche entre-ouvertes, langues mêlées, sentiments diffus de trahison...
SMS
[Non.][On peut se voir ?]
[C'est compliqué...]
[Tu peux me le dire si tu regrettes tu sais.]
[Je suis chez mes parents pour quelques jours. Situation familiale compliquée. On peut se voir à mon retour.]
[Ok hésite pas à m'appeler si tu as besoin d'aide. Il paraît que je suis un bon chevalier servant.]
[Il paraît que je suis une très mauvaise demoiselle en détresse.]
[Il paraît. Mais même Wonder woman à besoin de temps en temps d'un acolyte.]
[Je dois t'appeler wonder girl maintenant ?]
[Appelle-moi tout court]
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Déboires chroniques
Chick-LitLa vie est loin d'être un long fleuve tranquille. Les espoirs, les idéaux, l'utopie que notre esprit engendre sont mis à mal par les épreuves jalonnant notre chemin. La solidité des liens amicaux et amoureux est testée durant ces épreuves. Jena, ét...