Chapitre 96

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(Lucia)

Alvaro rentre de son interview que j'ai suivie en direct de la maison.

Am : Je suis là mon bébé !!

L : Coucou mon cœur !

Am : Ah non, je parlais à Prof !

L : Mais?

Am : Je plaisante !

Il me rejoint sur le canapé après avoir posé sa veste, et il m'embrasse amoureusement.

Am : Ca va ?

L : Bien et toi ?

Am : Très bien, je suis enfin rentré!

Je pose ma tête sur son épaule.

L : T'es trop con au fait...

Am : Pourquoi ?

L : « Lucia y el sexo » ? Vraiment ???

Am : Fallait trop que je la fasse !

L : J'ai failli m'étouffer avec mon thé !

Am : Excuse moi, c'était pas le but.

Il me caresse la joue doucement, les yeux rieurs.

L : Alvaro ?

Am : Oui ?

L : Je me disais...

Am : Oui ?

L : Tu crois que... Enfin... On est toujours ensemble!

Am : En effet?

L : Tu ne penses pas que... On devrait... Habiter ensemble... ? Officiellement?

Am : Tu en as envie ?

L : Oui... Je veux dire... Ca fait combien de temps que tu n'as pas passé la nuit chez toi ?

Am : Longtemps c'est vrai.

L : Tu voudrais pas venir habiter ici ?

Il ne me répond pas. Et je n'aime pas trop ça. Il semble tellement pensif. Pourquoi il ne me répond pas ? Il hésite ? Il n'en a pas envie ? ... Merde.

L : Oublie ce que j'ai dit.

Je me lève, et je vais dans la cuisine pour me servir un verre d'eau. Il me rejoint assez rapidement.

Am : J'adorerais venir habiter avec toi. Seulement, je ne voudrais pas brûler les étapes.

L : Non mais oublie Alvaro.

Mon cœur se déchire. Il n'a pas envie. Je commence à avoir les larmes aux yeux.

Am : Lucia...

Il s'approche de moi.

Am : Je pense qu'avant de faire ça, il faudrait qu'on règle certaines choses.

L : Genre quoi ?

Am : Eh bien... Tu n'as toujours pas rencontré mes enfants, par exemple. On est brouillé avec Pedro. Si on commence à vivre officiellement ensemble, ça ne risque pas de s'arranger. Et puis ici, il n'y a qu'une chambre. Où je vais mettre mes gamins, si toutefois, j'ai le droit un jour de les avoir à la maison?

Je hausse les épaules.

L : Oui. Donc oublie ce que j'ai dit. C'était stupide comme question.

Je termine mon verre d'eau, et je le pose dans l'évier avant d'aller dans la chambre pour me mettre en pyjama. Alvaro me suit, me regarde. Il n'a pas l'air de trop savoir quoi faire.

Am : Fais pas la tête s'il te plait...

L : Je fais pas la tête. Je vais me coucher. Tu devrais toi aussi. Demain tu te lèves tôt pour aller à Malaga.

Am : Hum... D'ailleurs, je vais y rester quelques jours...

L : Ah!

Am : Mes parents habitent pas loin. Je voudrais passer un peu de temps avec eux.

L : D'accord. Très bien.

Je me glisse sous la couverture.

Am : Tu voudrais venir ? Les rencontrer ?

L : Ah ça je sais pas. Je voudrais pas bruler les étapes !

Am : Tu vois que tu fais la gueule !

L : Vas y, tu me saoules.

Am : ...

L : Tu peux éteindre la lumière si tu viens pas te coucher ?

Am : Oui...

Il éteint, et referme un peu la porte avant de retourner dans le salon. Je l'entends allumer la télé...

Cette fois, les larmes coulent sur mon visage. Je viens de me prendre un vent sévère. L'homme que j'aime n'a pas envie de vivre avec moi. Surtout qu'après tout, je peux aller vivre chez lui. C'est pas ça qui me pose problème!

Bon ok, j'ai pas rencontré ses enfants. Mais qu'est-ce que je peux y faire moi ? Et c'est vrai que ça fait plus d'un mois qu'on a pas de nouvelles de Pedro non plus. Pourtant, c'est pas faute de lui envoyer des messages. Je lui en envoie un tous les jours, sans faute, en lui disant qu'il me manque, et que je l'aime. Mais je n'ai jamais de réponse. Ca commence à me faire du mal aussi d'ailleurs.

Mais ça n'empêche pas que j'ai envie de vivre avec Alvaro. J'ai envie d'être sûre de pouvoir me réveiller à ses côtés, de le voir se brosser les dents, de lire un livre sur le balcon, en plein soleil, ou de le voir battre la mesure en tapant du pied sur ses morceaux préférés.

J'ai tellement envie de tout avec lui!

Mais lui, il n'en a pas envie...

Florence - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant