Chapitre 143

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(Pedro)

Allez, ce soir, c'est un grand soir!

Je conduis vers l'appartement de Lucia. Elle m'a invité à prendre un apéro dinatoire. Je suis pas mal stressé. J'ai peur que ça se passe mal, ou même de voir Alvaro la galocher toutes les trente secondes, ce qui, je l'admets, va m'énerver profondément.

Mais j'y vais. D'une part parce que je réalise que ce n'est jamais bon de trop s'éloigner de sa famille, mais aussi, parce que je me dis que si je renoue contact, Clara me pardonnera enfin. Si toutefois il n'est pas trop tard...

Je frappe à la porte, et je suis accueilli par les jumeaux.

Lé : Tonton Pedro !!

J : T'es arrivé !! TONTON PEDRO EST LAAAAA !!!

P : Salut les terreurs! Ca fait un bail !

Je me baisse et je les prends tous les deux dans mes bras pour les porter. Bon dieu. Ils ont non seulement grandis, mais ils ont prit du poids aussi !

J'avance dans le salon, et je vois Lucia sortir de la cuisine, toute sourire.

L : Coucou mon frère !

Je pose les petits, et je donne l'accolade à ma sœur. Je frissonne. C'est étrange, c'est vrai, mais en même temps, ça fait du bien, de la prendre sans ses bras ne serait-ce que quelques secondes.

L : Allez, retire moi cette veste !!

Je regarde autour de moi et...

P : Alvaro n'est pas là ?

L : Il arrive ! Il est parti faire une course de dernière minute ! J'ai oublié d'acheter des toasts !

P : Ah ! T'as besoin d'un coup de main pour terminer ?

L : Non c'est bon! Je te remercie! J'ai eu des petites mains tout l'après midi pour m'aider !

J : Même que Lucia, elle nous a laissé manger du chorizo !

P : Du chorizo ? C'est un peu fort ça pour vous ?

L : C'est du doux ! Ils aiment ça !

Je regarde autour de moi, et je balance mes bras. Je sais pas trop quoi faire de mon corps en fait.

L : Assis toi hein ? Je termine juste de préparer le dessert !

P : Ouaip.

Je vais sur le canapé, et je regarde autour de moi. La déco n'a pas vraiment changé, même si je remarque qu'il y a beaucoup plus d'affaires d'Alvaro qui traînent ici et là. Et puis il y a ce cadre photo aussi, à côté de la télé. Un selfie de Lucia et Alvaro. C'est vrai qu'à première vue, ils ont l'air heureux.

J'entends la porte d'entrée s'ouvrir. Je me crispe et me lève.

Am : Oh? Je suis en retard on dirait! Ca va Pedro ?

Il s'approche de moi, prêt à m'enlacer. Mais je lui tends une poignée de main. Je vois sa déception, mais faut pas trop qu'il m'en demande. Il me serre la main.

P : Ca va. Et toi ?

Am : Bien bien ! J'ai dû acheter des toasts ! Pour ça que j'étais parti ! J'apporte ça à la cuisine, et je nous serre à boire !

Lé : Je peux le faire ???

Am : De quoi ? Apporter les toasts ?

Lé : Non ! Servir à boire !

Am : Non. Tu sais très bien que tu touches pas à l'alcool.

P : C'est pas de ton âge !

Lé : Pfff... Vous avez surtout peur que je casse la bouteille...

J'explose de rire!

Il est affuté ce petit!

Am : Tu me fatigues Léon... Apportes les toasts à Lucia, s'il te plait !

Lé : Pfff...

Il y va et je regarde Alvaro.

P : Dur en affaire.

Am : Ils grandissent trop vite. C'est atroce. T'en veux un ? Je te le donne!

P : Sans façon !

Quand Lucia revient avec les jumeaux, on sert enfin à boire. Ca va peut-être me détendre un peu. Parce que jusque là, c'est pas simple.

L : Bon alors ? Raconte nous ce qu'on a loupé de toi ?

P : Eh bien... Pas grand chose de fou en tout cas. J'ai été exposé à Paris, mais à part ça, j'ai traîné dans le coin. Ah si. J'ai été voir papa et maman aussi, mais ils m'ont tellement saoulé, que je suis reparti au bout de deux heures.

L : Pourquoi ?

P : A peine arrivé qu'ils m'ont sermonné. Pourquoi t'es encore célibataire ? Ca serait bien que tu te maries, et que tu nous fasses des petits enfants. Tu vois le genre ?

L : Oh oui ! Trop bien même !

P : Mais passons. Et toi ? Ca va ?

Je lui montre son cou.

L : Ca va. Ca commence à cicatriser. Ca me dévore. Je vais retirer les fils la semaine prochaine.

P : Et...

Je regarde les enfants. Je suis même pas sûr qu'ils sachent pour Blanca.

P : La police à donné des nouvelles ?

Am : Non. L'agresseur est introuvable. Je sais pas où il se planque.

P : Il a pas essayé de revenir ?

L : Non.

P : Vous arrivez à dormir ?

L : Moi ça va. Alvaro par contre, il a du mal.

Am : Y'a de quoi aussi.

P : Je suis encore désolé pour tout ça.

L : Tu y es pour rien. D'accord ? On change de sujet ?

Je bois mon verre.

Florence - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant