Florence - Tome 1

Chapitre 165

(Pedro)

Je finis par rejoindre le casting de la pièce après m'être changé.

Prod : Aaah ! Le héro de la soirée !!!

Le producteur vient m'enlacer.

Qu'il se calme !

Surtout, faites qu'il me colle pas trop, je dois sentir le sexe à plein nez.

P : C'était rien.

Prod : Si ! C'était beaucoup ! Merci ! Vraiment ! Et Clara aussi ! T'as eu une superbe idée !

C : Ca m'arrive!

Je la regarde. Elle à l'air fière de son idée, et moi, je suis plus que fier d'elle.

Ma raison de vivre. Mon amour. Mon trésor.

Prod : Pedro ? Vous allez bien prendre un verre avec nous ?

P : C'est... Très gentil de votre part, mais je vous avoue que là, je ne pense qu'à une chose. Me doucher et me coucher ! Vous m'avez achevé ! Je ne suis plus tout jeune moi !

Prod : Allez ! Un verre !

Je regarde Clara. Elle se mord la lèvre. Je n'arrive pas à savoir si elle veut que je sois présent ou non. Elle évite pas mal mon regard et je n'aime pas ça.

Mouais. De toute façon, je pense que je vais plutôt partir. Et puis il y a le livreur qui va arriver pour lui apporter des fleurs de ma part. Ce qui m'emmerde, c'est qu'avec tout ça, je n'ai pas pu m'excuser.

A moins que...

P : C'est très gentil, mais vraiment, j'ai d'autres projets. Clara ?

C : Oui?

P : Tu peux me raccompagner à ma voiture ? J'ai un mot à te dire.

C : ... Maintenant ?

P : S'il te plait.

Elle soupire.

C : D'accord. Je reviens !

Prod : Prends ton temps !

Elle me suit jusqu'à ma voiture.

C : Qu'est-ce qu'il y a?

Je prends sa main mais elle la retire rapidement.

Mon cœur se serre.

P : Clara...

C : Ecoutes, je te remercie de m'avoir aidé. Vraiment... Et ce qu'on vient de faire dans la loge, ca n'aurait pas dû se passer.

Je m'appuie contre ma voiture parce que je sens mes jambes flancher.

P : Tu le penses vraiment?

Elle baisse les yeux.

C : Oui...

Je commence à avoir les larmes aux yeux.

P : Merde Clara... Je...

Je regarde le ciel noir, démuni de ses étoiles à cause de la pollution des lumières de la ville.

Je me sens aussi vide d'un coup.

C : On ne peut pas être de nouveau ensemble. Tu comprends ?

Elle pose son bras sur le mien, se voulant compatissante.

P : Et pourquoi ? Hein ?

Elle hausse les épaules.

P : T'es avec quelqu'un ?

C : Oui.

Je ferme les yeux et je sens une larme rouler sur ma joue.

P : Clara...

C : Et il faut que tu arrêtes avec tes cadeaux... Ca en devient gênant.

Je me prends un autre uppercut dans la gueule.

P : Je suis désolé Clara. J'aurais dû t'écouter. Je suis en train de changer tu sais? J'ai repris contact avec Lucia et Alvaro... J'ai même été manger chez eux hier soir. Cet après-midi, j'ai gardé Léon et Julieta, et ce soir, je suis venu pour te dire à quel point je suis désolé, et que j'ai besoin de toi dans ma vie. Je suis amoureux de toi Clara. Je... Merde! Largue ce type, et rentre avec moi! Je t'en prie...

C : C'est trop tard.

P : Non...

Elle prend ma joue dans sa main.

C : Je suis vraiment heureuse si tu reparles avec ta sœur, mais j'ai trop souffert Pedro. Je peux pas prendre le risque que tu recommences à m'ignorer. Que ce soit demain, ou dans un an.

P : Je ne t'ignorerai plus...

C : T'en sais rien. Tu m'as trop fait souffrir à cause de ça. J'aurais pas la force de le revivre.

Elle caresse ma joue avec son pouce, et doucement, elle m'embrasse l'autre.

C : Rentre bien Pedro.

Elle commence à partir.

P : Attends !!

Elle se retourne.

P : Est-ce qu'au moins, tu l'aimes ce type ?

C : ... Oui.

P : Alors pourquoi tu m'as sauté dessus ?

C : L'adrénaline je suppose.

P : Je vois...

Je secoue la tête et monte dans ma voiture.

Je fais crisser les pneus pour aller chez moi.

Elle m'a utilisé.

Je me suis excusé, je lui ai fait des cadeaux, j'ai joué pour sa pièce...

On a fait l'amour passionnément dans sa loge...

Et pourtant, elle me jette comme une sale merde!

Je me sens mal. Tellement mal!

Au point que je suis même obligé à un moment de m'arrêter sur le côté, d'ouvrir ma portière, et de vomir mes entrailles.

Elle en aime un autre. Un autre que moi.

Le pire, c'est que je ne le lui reproche pas.

Je me le reproche à moi même.

Tout est entièrement de ma faute.

Une fois chez moi, je m'assois sur mon canapé.

J'ai envie de boire comme un trou, mais putain, je ne peux pas faire ça. Parce que je sais que je vais finir dans un coma éthylique. Je dois boire avec quelqu'un. Et aussi en parler. Mais personne n'est au courant de ma relation avec Clara.

Ah si...

Alvaro.

Puis merde tiens...

Je prends mon téléphone, et je l'appelle.

Am : Pedro ? Ca va?

Il semble étonné de mon appel.

Tu m'étonnes !

P : Je te demanderai qu'une chose. C'est de venir chez moi, maintenant, avec une bouteille ou deux d'alcool.

Am : ... A minuit passé ?

P : Allez !! Je t'ai pas demandé de foutre en l'air ta relation avec ma petite sœur, mais tu peux au moins faire ça merde !

Am : Ok ok. J'arrive... Euh... Tu veux boire quoi ?

P : Je m'en fou. Mais magne toi.

Je raccroche. Il a intérêt à faire vite, parce que sinon je vais commencer sans lui.