Chapitre 140

18 4 0
                                    


(Pedro)

Une fois de plus, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller au théâtre. J'ai toujours besoin de la voir. Besoin de l'écouter parler même si je connais son texte par cœur, et que je pourrais aujourd'hui, jouer n'importe quel rôle de la pièce. Ouais. Je serais bien meilleur que le blaireau qui l'embrasse dans la scène finale d'ailleurs. C'est le passage que je déteste le plus.

Moi jaloux ? Je ne l'ai jamais vraiment été. Du moins, pas avant d'avoir pu goûter ses lèvres...

La pièce commence, et déjà, je vois qu'elle n'est pas dans son état normal. Quelque chose la perturbe... Mais quoi ?

C'est au fil de la pièce, que je la vois de temps en temps, jeter un œil dans le public. Et je connais ce regard. Elle cherche quelqu'un. Et j'aime à penser que c'est moi. Je crois que de toute façon, si elle cherchait un autre homme, ça me rendrait dingue!

Remarque, si ça se trouve, elle a rencontré quelqu'un d'autre durant ces trois derniers mois. Et c'est aussi pour ça qu'elle ne voulait pas que je l'approche à l'hôpital.

Je me fais des films comme ça, pendant plus d'une demie heure. C'est horrible. Et si elle m'avait oublié ? Et si notre relation n'avait rien représenté pour elle? Et son nouveau mec ? Est-ce qu'il la rend heureuse ? Est-ce qu'il lui fait mieux l'amour que moi ?

Je me fais trop du mal. J'en suis au point, où je suis prêt à envoyer un message à Alvaro ou à Lucia pour me renseigner puisqu'ils ont l'air proches à priori.

Et puis merde tiens!

Discrètement, j'envoie un message à Lucia, en prenant soin de recouvrir la lumière de mon téléphone sous ma veste pour ne pas trop déranger mes voisins.

P : « Coucou toi. Est ce que ça va ? Tu as pu te reposer un peu ? »

Ouais. Autant lui demander en même temps. Je ne pouvais pas de toute façon lui soutirer des infos de but en blanc. Ca serait trop suspect.

L : « Hey mon frère. Je suis trop heureuse que tu m'envoies un message. Ca va. Alvaro s'occupe bien de moi, et ses enfants me font des dessins. Et toi ? Comment tu vas ? »

Mal !

P : « Bien. Soulagé que tu t'en sois sortie... Par contre, j'étais un peu étonné que tu sois amie avec Clara ? »

L : « On a été voir sa première. Et tu connais Alvaro, il l'a invité à manger ensuite, et de fil en aiguille, on est devenue amies toutes les deux. Elle est adorable ! En plus, elle va adopter un chien au refuge très bientôt, donc je l'admire encore plus pour ça ! »

Un chien ?? Et puis quoi encore ? Depuis quand elle veut un chien ?

Ou alors c'est pour son nouveau petit ami?

Ca me rend fou !

P : « Ah oui ? Elle veut surement s'installer avec son copain. C'est bien ! »

L : « Elle n'a personne. Du moins, pas que je sache ! »

Je souffle un bon coup au point d'en frissonner. Quel soulagement putain...

P : « Ah ! Autant pour moi ! »

L : « Dis ? Tu voudrais passer à la maison ? Boire un verre ? Manger ? »

Je me mords la lèvre. Je me sens pas prêt pour ça.

P : « Je ne suis pas disponible ces temps ci... »

L : « Aww... D'accord. Ca fait rien. Je suis déjà contente qu'on se reparle un petit peu au moins par message. On va continuer comme ça hein ? »

Je soupire. C'est pas évident mais...

P : « Oui Lucia. On va continuer. »

L : « :) Je t'aime...! »

P : « Je t'aime aussi. Je dois te laisser. J'arrive à une soirée. Bisous. »

L : « Bisous !! »

Bon ben voilà ! J'ai fait la démarche de parler à Lucia, mais surtout, je suis bien heureux d'apprendre que Clara n'a personne dans sa vie !

Florence - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant