Chapitre 27

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(Pedro)

Je regarde Lucia manger avec appétit. Au moins, même si elle a des problèmes en ce moment, elle n'oublie pas de manger. C'est rassurant.

P : Tu reveux du thé ?

L : Je veux bien merci.

Je lui en refais un, et je me pose sur la chaise en face d'elle.

P : C'est quoi tes projets maintenant ?

L : Pour cette semaine ? Rien faire !

Je glousse. Je m'attendais clairement pas à cette réponse.

L : Ca fait quatre ans que j'ai pas eu une semaine complète de vacances.

P : Ah quand même. Comment ça se fait ?

L : Manque de personnel à l'hôpital.

P : Tu culpabilises pas trop d'avoir quitté ton service ? Ca fait encore des bras en moins...

L : Non. Ils ont déjà trouvé quelqu'un pour me remplacer.

P : Pourquoi ils ont pas embauché avant alors ?

L : Coupe budgétaire.

P : Ah...

L : Eh oui... Dans notre monde, le vrai monde du travail, les gens sont pauvres !

P : Oh ça va !

L : On va pas à Florence pour boire des coups !

P : Ca va ! T'as pu en profiter un peu du moins !

L : C'est vrai!

P : Et après ta semaine de vacances ?

L : Hum... Je vais me renseigner pour trouver une autre vocation. Me trouver une passion surement.

P : Bien. Par contre...

L : Hum ?

P : Tu me dis que t'as assez pour payer tes factures... Mais tu m'as aussi dit que t'avais pas un rond pour te payer l'avion.

Elle détourne le regard en se mordant le coin de la lèvre, embarrassée.

P : C'est pas très cohérent. Donc, j'en déduis que tu ne me dis pas tout.

L : J'ai pas énorme en réalité...

P : Combien ?

L : Je dois avoir 1000 euros de côté...

P : C'est tout ? Mais comment ça se fait si tu bosses tout le temps sans pouvoir profiter de la vie ?

Elle baisse la tête. Elle a l'air honteuse.

L : C'est vrai que j'ai pas profité de la vie, et que du coup, j'ai pu économiser au fil des années...

P : Mais ?

L : Mais Juan buvait. Beaucoup...

P : Attends, attends! Il a pas tout dépensé en alcool quand même ?

L : Non. Peut être une bonne moitié de mes économies? Et l'autre moitié est partie pour le ravalement de façade pour l'immeuble.

Je soupire, accusant la nouvelle.

P : Comment tu vas faire ? Ton loyer est de combien ?

L : 890 euros avec les charges.

P : Donc tu peux à peine tenir un mois en réalité.

L : Oui...

P : Alors lâche ton appart. Viens habiter ici.

L : Pedro...

P : Pas la peine de discuter. Tu le fais et puis c'est tout. Y'a de la place chez moi, et je serais pas toujours là pour t'embêter en plus.

Elle commence à avoir les larmes aux yeux.

L : Mais j'ai pas envie de t'être redevable, ou de te déranger.

P : Hey oh ? Moi j'ai pas envie de te voir dans la rue. Ce qui me dérangerait le plus, c'est de te voir faire la manche sur Gran Via. Et qui plus est, je suis ton frère. Ca sert à ça! Sans compter que je sais très bien que tu ferais la même chose pour moi.

Une larme roule sur sa joue, mais elle l'essuie directement. Je me lève, et je viens la prendre dans mes bras.

P : Je suis ton grand frère. Je suis là pour prendre soin de toi aussi. Idiote!

Elle me serre aussi dans ses bras.

J'imaginais pas à quel point elle pouvait être dans la merde. Et son connard d'ex là ?? Il la complètement dilapidé en plus ?? Pour boire comme un trou ?? Et il a osé lever la main sur elle qui plus est? Il mériterait que je le frappe. Seulement voilà, je ne suis pas un bagarreur de nature.

P : Je vais commencer à préparer ta chambre.

L : Ah déjà? Euh... Je peux le faire...

P : Laisse moi m'occuper de toi. Ok ?

L: D'accord mais... Le loyer est déjà payé pour ce mois ci.

P: Ca fait rien! Ca nous laissera le temps de prévenir ton locataire et d'organiser ton déménagement.

Je la lâche et je vais dans la chambre d'amis.

L : Pedro ?

P : Oui ?

L : Je t'aime.

P : Encore heureux !

L: Merci pour tout ce que tu fais...

Je lui mime un bisou et je vais m'occuper de sa chambre.

Florence - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant