Chapitre 170

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(Alvaro)

On dépose les jumeaux à l'école assez rapidement.

J'en reviens pas que Pedro soit là avec moi.

Etrangement, ce n'est même plus tendu comme ça pouvait l'être entre nous. C'est même comme si rien ne s'était passé. Pas de dispute. Pas de bagarre. Pas de déception, ni de douleur.

P : Tu veux commencer par les quartiers chics ?

Am : Faut bien commencer quelque part oui !

Je roule vers le centre ville.

P : Ca me fait tout drôle rien que d'y penser.

Am : De quoi ?

P : Que tu vas demander ma sœur en mariage.

Am : Ca fait un moment que j'y pense.

P : T'es serein ?

Am : Ouais.

P : Pourtant, ça fait pas si longtemps que ça que vous êtes ensemble.

Am : Tu comptes pas mettre ça dans ton discours de témoin ?

P : Non. Mais quand même!

Je hausse les épaules.

P : Après combien de temps de relation tu as demandé à Blanca ?

Am : Cinq ans en gros. Après que les jumeaux soient venus au monde.

P : Et là, en moins de deux ans. Tu penses pas aller trop vite ?

Am : Non. Ca vient naturellement. C'est la bonne Pedro.

Je me gare dans un parking et coupe le moteur.

P : J'ai une question ?

Am : Oui ?

P : Tu regrettes de ne pas l'avoir rencontré plus tôt ? Parce que Ça aurait pu au final. Ca aurait même dÛ, étant donné que ça fait longtemps qu'on se connaît toi et moi.

Je réfléchis un peu. C'est une très bonne question.

Am : Non. Enfin... J'aurais aimé la connaître, oui, évidemment. Qui sait si je serais tout de suite tombé amoureux d'elle. Mais d'un autre côté, si c'était le cas, je n'aurais pas eu Julieta et Léon. Et tu sais que ce sont mes petits amours.

P : Mais tu aurais aimé sinon ?

Am : Oui. Même si d'un autre côté, y'a 20 ans, Lucia aurait eu que 15 ans ! Je crois que tu m'en aurais voulu pour autre chose si je l'aurais touché !

Il explose de rire.

P : J'avoue ! Puis bon, y'a vingt ans, tu étais moins mature que maintenant ! Déjà que tu l'es pas beaucoup.

Am : C'est vrai aussi ! Donc si ça se trouve, ça n'aurait pas marché entre elle et moi.

P : Mais aujourd'hui, tu vas devenir mon frère, pour de vrai !

Am : Je te rappelle une fois de plus qu'elle n'a pas encore dit oui !

On descend de voiture, et on va dans une première bijouterie.

On regarde les vitrines, et je vois une bague qui me plait bien.

Elle est simple, pas trop tape à l'œil, un or blanc, une belle forme...

Am : T'en penses quoi de celle là ?

P : Sérieux ?

Am : Oui ? Pourquoi ?

P : Y'a pas de diamant.

Am : C'est pas obligé ? Si ?

P : Tu crois que ma sœur ne mérite pas un beau bijou ?

Am : Evidémment ! Mais elle est très belle cette bague !

P : Mais y'a pas de diamants !

Am : Tu sais bien que Lucia est quelqu'un de simple. Ca m'étonnerait qu'elle soit du genre à vouloir un gros solitaire sur le doigt.

P : Toutes les femmes veulent ça !

Am : Mais non ?

P : Je t'assure !

Am : Mais Lucia c'est pas toutes les femmes.

P : Elle est pareille que les autres. Crois moi.

Am : Bon... Je te fais confiance.

Je regarde d'autres bagues avec des diamants mais je trouve ça tellement kitch pour la plupart... Mais j'en vois une mignonne.

Am : T'en penses quoi de celle là ?

P : Hum...

Am : Quoi ?

P : T'as pas trouvé plus petit comme caillou ? Ca fait radin.

Am : Bon Pedro ?

P : Celle là !!

Il m'en montre une avec un diamant énorme, qui est aussi gros que la moitié de mon pouce.

Am : Non mais tu déconnes là ? Elle va même pas pouvoir porter sa main avec ça !

P : Mais si !

Am : Non. Je me vois pas lui offrir ça sérieux. Je crois que de toute façon, je vais rester sur mon premier choix, sans diamant.

P : On aurait dit une bague de supermarché !

Am : Oui bah la bague de supermarché, elle vaut quand même plus de mille euros !

P : Et celle là ? C'est un bon compromis non ?

Il me montre une bague en or blanc aussi. Elle ne fait pas un cercle habituel, elle part de travers, ce qui laisse une ouverture pour laisser place à trois petits diamants.

Am : C'est vrai, elle est très jolie aussi.

P : Ah !! On va se mettre enfin d'accord ?

Am : Possible.

Je regarde la bague et je l'imagine au doigt de Lucia.

J'essaye de me mettre en situation dans ma tête en lui demander sa main, en la lui présentant. Je frissonne.

Am : S'il vous plait ?

Vend : Oui ? Que puis je faire pour vous monsieur ?

Am : Pourrai-je mieux voir cette bague s'il vous plait ?

V : Très certainement.

Il ouvre la vitrine, la saisit, et il me la tend.

Je la regarde sous toutes ses coutures.

V : C'est un modèle unique.

Am : Pour une femme unique.

V: Poétique!

Am : Mais elle mesure combien ? Faudrait qu'elle lui aille.

V : On peut toujours la faire à son doigt.

Am : C'est vrai? Ca serait embêtant qu'elle ne lui aille pas du premier coup quand je la demanderait en mariage.

P : Tu connais sa taille ?

Am : Non. Est-ce qu'il y aurait moyen de payer cette bague et que vous me la gardiez ? Et je reviendrai quand j'aurais cette information ?

V : Bien sûr, il n'y a pas de problème. Je la rangerai dans le coffre en attendant.

Am : Parfait.

V : Si toutefois, vous ne veniez pas braquer notre magasin tous les deux.

P : Ah !! Un fan !

Am : On fait dans les billets, ne vous en faites pas !

V : Dans ce cas, nous pouvons faire ça!

Am : Merci beaucoup.

Je vais payer la bague.

Maintenant, il faut que je m'arrange pour trouver la taille de Lucia, et sans me faire prendre !

Florence - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant