Chapitre 136

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(Alvaro)

Je rentre avec les enfants, et je vois Clara et Lucia, allongées sur le canapé, endormies, collées l'une contre l'autre.

Am : Hey ? Les enfants? Faites pas de bruits. Y'a les filles qui dorment...

J : Chuuuut...

Lé : Elles dorment sur le canapé? Mais nous on va dormir où ?

Am : Vous dormirez dans la chambre pour ce soir.

Lé : Mais...

Am : Juste pour cette nuit ? D'accord ? Allez...

Je les emmène se brosser les dents, et je vais les coucher. Je leur laisse même dormir avec Prof. Puis je prends une couverture dans le placard, et je vais recouvrir les filles avec, qu'elles ne prennent pas froid.

Pour ma part, je m'assois dans le fauteuil, et je regarde Lucia.
J'ai tellement eu peur pour elle.

Et je ne suis tellement pas rassuré que Blanca soit encore dehors. Qu'est-ce qu'il lui a prit nom de dieu ?

Je ne suis pas sûre de pouvoir lui pardonner ça un jour.

Pauvre Lucia quand même... A chaque fois, il lui arrive quelque chose. Pour le coup, je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est de ma faute.

Après tout. Peut-être que Pedro à raison. A long terme, je pourrais la faire souffrir. Elle a même failli mourir ce soir...

Qu'est-ce que j'aurais fait si je l'avais perdu ?

Rien que d'y penser, j'ai un frisson d'effroi.

La perdre...

Je crois que je perdrais mon âme avec elle. Je serais sur cette Terre, je m'occuperais de mes enfants, mais je n'aurais plus goût à la vie. Je serais juste un corps qui erre dans ce monde.

Une loque...

Tout ça me donne pas mal à réfléchir, et je me rends compte à quel point la vie peut-être courte.

Si je l'avais perdu ce soir, je n'aurais jamais pu habiter avec elle, pas pu vivre d'autres instants magiques, n'aurais jamais eu la chance de la demander en mariage un jour.

Je n'aurais jamais pu la présenter à mes parents, n'aurais jamais pu lui faire un enfant si un jour elle désire en avoir.

J'en sais rien. On n'a jamais parlé de tout ça.

Je n'aurais jamais pu une fois de plus dormir à ses côtés, la regarder sourire, ou s'émerveiller d'un rien. Entendre sa voix, l'écouter râler. Poser mes lèvres sur les siennes. Lui caresser la joue. Lui faire l'amour tendrement.

Je n'aurais jamais pu non plus la sentir se...

C : Hummm... J'me suis endormie.

Clara me regarde.

C : Ca fait longtemps qu'on dort?

Am : Je sais pas? Peut être une heure?

C : Tes enfants sont là ?

Am : Ils sont dans la chambre. Ils dorment aussi.

C : Bien...

Elle se détache lentement de Lucia sans la réveiller, et se lève.

Am : Merci Clara. Pour tout...

C : C'est normal. Alvaro?

Am : Oui ?

C : Lucia, elle essaye de paraître forte, mais elle a peur...

Am : C'est ce qu'elle t'a dit?

C : Oui.

Je tourne la tête. Je recommence à avoir les larmes aux yeux.

C : On a tous eu peur ce soir...

Am : Ouais...

Elle enfile sa veste.

C : Je vais rentrer.

Am : T'es sûre? Tu peux rester dormir là si tu veux.

C : Je crois que vous avez besoin de vous retrouver un peu. Mais si vous avez besoin, je suis là.

Je me lève, et je la raccompagne à la porte.

Am : Et toi ? Ca va?

Elle pousse un long soupir.

C : Je suis un peu bouleversée. Par l'agression, par Pedro qui a débarqué...

Am : Vous avez parlé un peu?

C : Non.

Je pose ma main sur son épaule, et je l'attire contre moi pour l'enlacer.

C : Il devait être à la pièce.

Am : Surement.

C : Vu qu'il est parti, j'ai peur qu'il ne revienne pas.

Am : Tu devrais aller le voir.

C : J'ai pas l'impression qu'il en ai envie.

Am : Je suis sûr du contraire. Sinon, il serait pas allé te voir au théâtre.

C : Peut-être. Il me manque.

Am : Je sais.

Je lui caresse le dos.

Am : Tu devrais essayer de parler avec lui. Du moins, si tu as toujours des sentiments pour lui.

C : C'est pas à moi de faire le premier pas.

Am : Clara... Si y'a quelque chose que j'ai apprit ce soir, c'est que la vie est trop courte. Si il te rend heureuse en oubliant ce qu'il se passe entre lui et Lucia et moi, alors rejoins le. Que le premier pas vienne de lui ou de toi, c'est pas ça l'important.

C : Hum... Je vais y réfléchir.

Am : Réfléchis pas trop.

Je lui embrasse la joue.

Am : Merci encore Clara. T'es une vraie amie.

C : Je t'adore Alvaro. Et Lucia aussi.

Je lui embrasse le front, et elle recule pour partir.

C : Prends soin d'elle.

Am : Oui.

Elle part.

Je ferme la porte à clé, et je retourne voir Lucia. Elle dort profondément.

Je quitte mon jean et mon t-shirt, et je me glisse sous la couverture, contre elle.

Je lui caresse doucement les cheveux, et je lui embrasse les lèvres avec tout l'amour du monde.

Am : Ma chérie... Je suis vraiment désolé pour tout ce qu'il s'est passé... Mais je te promets qu'à partir d'aujourd'hui, je te protégerai. Toujours... Je t'aime plus que tout...

Je pose mon front contre elle, et je ferme les yeux en écoutant sa respiration régulière.

Elle est en vie...

Florence - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant