Chapitre 47

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(Pedro)

Je suis vite parti de la galerie d'art en voiture pour aller vers le quartier Salamanque.

Heureusement, ce n'est pas très loin de là où je suis.

Quand j'ai reçu cet appel paniqué de Lucia, mon sang n'a fait qu'un tour. Le peu que j'ai comprit entre ses larmes, c'est où elle était, et qu'elle avait peur.

J'arrive vers la rue qu'elle m'a indiquée, mais je ne la vois pas.

Alors je continue de rouler, plus doucement.

Je fini par la trouver, en train de marcher d'un bon pas sur le trottoir, en direction de chez nous. Quand je m'approche d'elle, elle accélère encore plus le pas, sans même se retourner.

Elle a l'air tellement effrayée et sur le qui-vive! Ca me serre le coeur de la voir comme ça.

Je vais un peu devant elle, et je m'arrête pour descendre.

P : Lucia !?

L : ... Pedro!

Je m'approche d'elle pour la prendre dans mes bras. Elle est complètement dévastée et en larmes.

Je la serre fort contre moi, et je la berce.

Son corps tremble, comme prit de convulsions.

P : Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Hey...

L : Ramène moi chez toi s'il te plait...

P : ... Bien sûr. Montes.

Je lui ouvre la portière de la voiture, la laisse s'installer, et la referme.

Je me dépêche de monter à mon tour, me demandant bien ce qu'il à pu arriver.

Je nous conduis chez nous.

A l'appartement, je pose mes clés de voiture dans le bol à l'entrée, et je la regarde. Elle tremble toujours.

Est-ce qu'elle va arriver à se calmer?

Elle est vraiment en état de choc!

P : Qu'est-ce qu'il s'est passé?

L : Je... Je suis sortie ce soir...

P : Oui. Ca, j'ai cru comprendre.

L : ... Je me suis inscrite à un site de rencontre...

P : Ok?

L : J'ai vu un type ce soir...

P : ...

L : On a été au restau, et il était... Vraiment... Vraiment parfait... Drôle, plein d'esprit... Gentleman...

P : Oui?

L : Ensuite... J'ai voulu... Enfin... Aller chez lui...

P : OK !

L : Au départ... Il était pas trop pour... Il voulait... Attendre un peu quoi... Mais j'étais tellement euphorique d'être avec un homme sympathique que je l'ai un peu allumé, je l'admets...

Je soupire.

J'aime pas trop la tournure que ca prend.

Même si n'importe quelle femme a le droit de séduire un homme, ca me met mal à l'aise d'imaginer que ma soeur en fasse parti. C'est ma petite soeur quoi!

Pour moi, elle est toujours vierge.

L: Il m'a emmené chez lui... Et là...

P : Lucia ? Me dis pas qu'il t'a violé?

L : Non ... Enfin... Il a voulu me forcer... Mais je lui ai broyé les couilles avant qu'il puisse me toucher. Et je suis partie rapidement.

Je soupire de soulagement, et je viens la prendre dans mes bras.

Elle s'est défendue.

Elle a fait ce qu'il fallait.

Ma soeur est une battante.

L : Il est devenu hyper violent Pedro... J'arrive pas à comprendre pourquoi... J'ai tellement eu peur! Il était si parfait pourtant...

P : La preuve que non... Mon ange... Tu devrais pas aller sur des sites de rencontre comme ça... T'as pas besoin de ça... En plus, on sait jamais sur qui on peut tomber... Tu peux pas connaitre un homme en une soirée, tu comprends?

Je la berce doucement.

Je ne sais pas si j'ai les bons mots, ou si je l'aide vraiment.

Peut-être que...

P : On devrait peut-être le signaler aux flics non?

L : Non... C'est pas la peine... Je l'ai allumé...

P : C'est pas une raison...

L : C'est bon Pedro... Tu penses vraiment que les flics vont faire une enquête sur une femme qui a allumé un homme? Pour eux, je l'ai cherché. C'est la triste réalité.

Je lui caresse les cheveux...

Elle a raison quand j'y pense. On a déjà vu ça.

C'est bien dommage que des milliers de plaintes ne soient pas prises au sérieux juste à cause d'un jugement de quelques blaireaux qui ne sont pas capable d'empathie et de justice.

Après ce que je pense être une bonne vingtaine de minutes, elle commence à se calmer un peu.

L : Je suis désolée d'avoir gâché ta soirée.

P : On s'en fou. T'es plus importante.

Je lui embrasse le front doucement et elle se détache de moi.

L : Merci d'être venu Pedro...

P : C'est normal... Tu as bien fait de m'appeler.

Je caresse ses cheveux.

P : C'est moi qui suis désolé que tu ais dû vivre ça. Tu veux... Tu veux que je te fasse un chocolat chaud avec de la guimauve ?

Un petit sourire, à peine perceptible se dessine sur son visage.

L : J'ai plus 12 ans...

P : Mais est-ce que ca te ferait plaisir quand même ?

L : ... Oui. S'il te plait.

Me voilà un peu rassuré.

Je vais dans la cuisine lui préparer ça.

Quand je pense à ce qu'on a osé lui faire. Putain... Si je tombe sur le mec un jour, je ne vais pas que lui broyer les couilles ! Je lui couperais carrément !

Florence - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant