Florence - Tome 1

Chapitre 186

(Lucia)

Je suis épuisée!

3 jours que Alvaro est parti et je gère tout ! Mes trois journées se sont résumé à :

Lever les enfants.Préparer le petit déjeuner.Faire la vaisselle.Donner des croquettes à Prof.Emmener les enfants à l'école.Aller au boulot.Faire des courses pendant ma coupure.Ranger les courses.Manger sur le pouce.Retourner bosser.Aller chercher les enfants.Les faire se défouler au parc.Rentrer.Changer la litière.Faire goûter les petits.Les aider à faire leur tout premier devoir ! Apprendre l'alphabet !Les doucher.Me doucher.Faire à manger.Parler à ma mère au téléphone qui me gonfle en me parlant de Pedro qui n'a pas de femme.Coucher les enfants.Me coucher !

Je suis vraiment trop épuisée.

Je ne sais même pas combien de temps ça va durer.

Il est pourtant que 21h30, et je m'endors déjà à moitié. Quand je pense qu'on vient juste d'habiter dans cette maison incroyable, et que j'ai même pas le temps de profiter de ça ! Surtout qu'il y a pas mal de cartons à déballer encore, et pas mal de déco à faire. Je ferais ça ce week-end, tant pis !

J'entends mon portable vibrer. J'espère que c'est Alvaro. Parce que monsieur neme donne pas de nouvelles en plus, et ça me gonfle.

C'est Pedro.

P : « Coucou ma belle. Je peux passer? Il faut que je te parle... »

Nooon...

J'ai envie de dormir putain...

L : « Coucou. Je m'apprêtais à dormir. C'est à quel sujet ? »

P : « Je préfère t'en parler en face... »

Ca à l'air important...

Je soupire.

J'espère qu'il va pas pleurer pour Clara, parce que je ne sais pas si j'aurais la patience avec mon état de fatigue.

L : « Viens. »

P : « A tout de suite. »

Je me lève, enfile une robe de chambre et je prépare un café. Je sais qu'il va en vouloir un.

Une vingtaine de minutes plus tard, je l'entends frapper doucement à la porte. Je lui ouvre, et déjà, j'aime pas sa tête.

L : ... Ca va ?

P : Non...

L : Viens... J'ai fait du café.

Je l'emmène à la cuisine, et je redoute déjà le fait qu'il me parle de Clara. Je le regarde boire une gorgée, et attends patiemment, même si je ne pense qu'à une chose, c'est de me coucher.

L : Pedro?

P : Oui... oui oui... Je... Je sais juste pas comment dire ça...

Bon.

Qu'il accouche.

L : C'est à propos de Clara ?

P : Non.

L : De toi ? Un truc se passe dans ta vie ?

P : Non... C'est... A propos d'Alvaro...

Mon cœur se serre.

J'ai pas eu de nouvelles.

L : Non... Me... J'ai pas eu de nouvelles... Il... Il a pas eu d'accident hein ?

P : Non... Il... Il va bien... Enfin je pense...

L : Qu'est-ce qu'il y a alors ?

P : Je suis désolé...

Il sort son téléphone, et il me montre une photo.

Je regarde et je vois mon Alvaro, en train de rire avec une femme.

L : Oui et ?

Il change de photos, et ils sont en train de s'enlacer.

Bon. J'aime pas vraiment cette proximité, mais je l'empêche pas d'enlacer les gens et même les femmes.

L : Tu sais, il enlace toutes les nanas à chaque coin de la rue. Les fans tout ça. Y'a rien qui me choque.

Il fait défiler une autre photo.

Et je vois qu'il est en train de l'embrasser.

Je me décompose.

L : ...

Il fait encore défiler une photo, et il lui tient la main, juste devant un hôtel.

Cette fois, je craque.

Les larmes me montent aux yeux.

Je détourne la tête pour ne plus regarder la photo.

P : Je suis désolé...

L : T'étais au courant ?

P : Non.

L : Depuis combien de temps ça dure ?

P : Je sais pas.

L : T'es sûr que c'est pas des photos volées de tournage ?

P : Non. C'est pour de vrai.

L : Pourquoi tu dis ça ?

P : Parce que c'est pas une des actrices !

L : Super...

P : Je pensais que tu devais le savoir.

L : Ouais ouais. Top.

P : Lucia...

Je me lève et je regarde par la fenêtre pour pas supporter son regard.

P : Qu'est-ce que tu comptes faire ?

L : J'en sais rien... J'arrive même pas à comprendre, j'ai rien vu arriver. J'ai bêtement cru qu'il serait fidèle et maintenant... Putain... C'est ma faute...

P : Hein ? Pourquoi ça serait de ta faute ?

L : Parce que je suis pas assez bien pour lui. Parce que je suis pas assez jolie... Parce que je suis trop chiante... Parce que tout...

P : Vous vous disputiez?

L : Non... Pas spécialement, à part pour des broutilles.

P : ...

L : Oh puis les petits... Je les garde alors qu'il me fait cocue...

Il vient me prendre dans ses bras et il me berce.

Je pleure à chaudes larmes pendant un bon moment.

L : Je peux même pas partir. Je peux pas laisser les enfants seuls.

P : Partir?

L : Je peux pas rester avec un mec qui me trompe. J'essaye pourtant d'être calme Pedro, quand il doit faire certaines scènes assez chaudes tu vois? Je me contiens, je lui fais confiance et parce que c'est de la comédie mais là... Je peux pas supporter ça.

P : Pars pas comme ça. Ou alors, tu vas le voir, et tu lui en mets une pleine tête.

L : Je risque de le buter si je monte le voir.

P : Alors bute le. Je t'aiderais à planquer son corps.

L : Mais les petits. Je peux pas bouger.

P : Je te les garde. Prends le premier vol, ou ta voiture, mais vas le voir. Il faut que vous vous expliquiez.

L : Tu crois ?

P : Oui. Il faut battre le fer tant qu'il est encore chaud.

L : Mais tu vas réussir avec les petits ?

P : Oui. T'en fais pas pour ça.