Chapitre 4

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(Lucia)

L : Mais!! MERDE !

Ma vie est putain de merdique en ce moment. Et en plus de ça, après dix mètres à l'aéroport de Florence, je perds une roulette sur ma valise. J'ai trop la poisse !

Je ramasse le morceau de plastique, et je le balance dans la première poubelle que je trouve. Puis je porte ma petite valise, qui finalement pèse trois tonnes ! Pourtant je le sais ! Je ne devrais pas être là pour longtemps. L'affaire de deux ou trois jours ! Mais non ! Il a fallu que je bourre ma valise avec toutes les fringues que je trouve, tout ça parce que j'ai peur d'avoir trop froid ! Je n'imagine même pas la taille de ma valise si j'allais dans un pays nordique !

J'arrive à chopper un taxi, et je lui donne l'adresse de l'hôtel.

Le temps de la course, je repose ma tête sur le siège. Je suis tellement vannée. Tout s'est enchaîné ces derniers temps, que j'en suis stressée, limite angoissée, au point que je ne ferme quasiment plus l'œil de la nuit.

Et enfin, j'arrive à destination.

Pas trop tôt!

Je vais à l'accueil de cet hôtel plutôt bon chic bon genre, et je souris au mec derrière le comptoir.

L : Bonjour !

Acc : Bonjour madame. Que puis-je faire pour vous ?

L : Mon frère a une chambre ici. Est-ce qu'il aurait laissé une clé pour moi ? A moins qu'il soit encore là ?

Acc : A quel numéro de chambre est-il ?

L : Hum... Bonne question! J'en ai pas la moindre idée ! Il ne me l'a pas dit. Mais il s'agit de Pedro Alonso.

Acc : Un instant.

Il fouine sur son ordinateur, pendant ce qui me paraît une éternité.

Acc : Je n'ai personne à ce nom.

L : Aw... Peut-être à Pedro O'Choro ?

Il regarde, une fois de plus.

Acc : Désolé. Nous n'avons pas ce client dans notre établissement.

L : ... Pedro Alonso O'Choro ?

Acc : Je n'ai personne non plus à ce nom.

Je vais le tuer.

L : D'accord... Je vais essayer de l'appeler alors.

Acc : Oui faites !

Je le regarde un peu mieux. En vrai, je suis sûre qu'il voit de qui je parle. Mais il a pas envie de me le dire. Il doit me prendre pour une groupie ! C'est certain ! Et je comprends, mais bordel quoi ! Je suis sa sœur, et j'ai envie de me poser après ce voyage catastrophique !

J'essaye d'appeler Pedro. Mais évidemment, je tombe directement sur sa messagerie. Il a éteint son téléphone. J'espère au moins qu'il est en train de tourner, parce que sinon, je vais lui faire le coup du lapin.

Je jette un œil au mec de l'accueil, qui me fait un petit sourire de faux-cul, genre : « Je le savais que tu n'étais qu'une groupie ».

Connard !

Je pousse un soupire, et je vais m'asseoir sur un des petits fauteuils dans le petit salon.

Pendant une heure, j'appelle sans cesse Pedro. Mais il ne me répond jamais. Je lui ai même laissé un message.

Je commence à m'impatienter, et je commence aussi sérieusement à avoir envie de pisser. Alors je retourne à l'accueil. Et évidemment, c'est toujours le même type.

L : Excusez moi ?

Acc : Oui ?

L : Est-ce qu'il y aurait des toilettes ?

Acc : Oui. Seulement pour les clients de l'hôtel.

L : ...

Non mais c'est une blague ?

L : Je vous dis que mon frère est client ici !

Acc : Je suis désolé madame. C'est la procédure. Mais vous pourriez peut-être aller au café plus loin dans la rue ?

Ah ouais ? Genre il me dégage l'air de rien ?

L : Non merci. Je vais attendre mon frère. Et quand vous vous rendrez compte de votre erreur, vous allez prendre cher !

Acc : Ca reste à voir.

Hummm !!! J'ai envie de sauter par dessus le comptoir et de le frapper cet enculé !

L : Ecoutes moi bien connard. Si je te dis que mon frère, c'est Pedro Alonso O'Choro, c'est que c'est le cas ! Je peux même te montrer ma pièce d'identité si tu veux, et mon passeport !

Acc : Ca n'en vaut pas la peine madame.

L : Arrêtez de sourire comme un débile !!! Je vous jure que...

?: Lucia ?

Je me retourne, et je reconnais Alvaro Morte.

L : Aww... Alvaro... Contente de te rencontrer enfin!

Merde. Il a dû m'entendre gueuler.

Il va me prendre pour une casse couille complètement tarée !

Am : Moi de même. Un problème ?

L : Pedro m'a pas donné le numéro de sa chambre, et il ne m'a pas laissé la clé non plus. Du coup, je suis à la porte, et le petit personnel là, ne veut pas me croire quand je dis que je suis sa sœur.

Am : Ah ! Et bien ?

Il regarde l'hôte.

Acc : Excusez moi je...

L : Aaaah ! Tu fais moins ton malin là !! Dépêche toi de me donner ses clés ! J'ai trop besoin d'aller aux toilettes.

Am : Pourquoi tu n'es pas allé dans celle du bar ?

L : Parce que j'ai pas le droit !

Je regarde l'hôte qui enfonce sa tête dans ses épaules.

Am : Comment ça ?

L : Aaah parce qu'il faut consommer un cocktail à 10 euros minimum !

Am : Je vois.

Acc : Je suis désolé, mais monsieur Alonso ne m'a pas redonné ses clés ce matin. Soit il est dans sa chambre, soit il est parti avec.

L : Il est là ?

Am : Non. Il te l'a pas dit ? Il est parti tourner à l'extérieur de la ville. Il ne revient pas avant tard ce soir.

Et voilà le mauvais oeil qui continue !!

Am : Laisse. Viens dans ma chambre.

L : C'est vrai ?

Am : Oui. Surtout si t'as un besoin urgent !

L : Merci. C'est vraiment gentil de ta part.

Am : C'est ta valise ?

L : Oui. Mais attends !

Trop tard...

Le mec a voulu être un gentleman, seulement, ma valise a une roue en moins, et je sais pas comment il s'est arrangé, mais il a fait tomber ma valise, qui s'est limite explosée par terre. Elle est grande ouverte. La couture a casée. Et bien sûr, elle ne peut pas s'ouvrir sur un pull non...

Mais sur mes sous vêtements !!

Je pique un fard.

Am : Oh non ! Désolé !! Attends je..

Il s'accroupit pour ramasser, sans faire attention tout de suite. C'est seulement lorsqu'il a une de mes culottes en dentelle dans la main qu'il percute.

Am : Ah...

L : Je vais le faire ! Mais elle est propre hein?

Am: Je... Euh...

Il bégaye.

J'ai vraiment honte.

Qu'est-ce qu'il peut m'arriver de pire maintenant?

Florence - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant