Chapitre 137

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(Pedro)

Je suis rentré chez moi, épuisé. Mais pourtant, je sais d'avance que je n'arriverais pas à dormir.

La première chose que je fais, mis à part retirer mes chaussures, c'est de me servir un verre. Revoir tout ce petit monde qui m'est cher, m'a remué de l'intérieur. Et je me dis que si un jour je devais les revoir, cela n'aurait pas été dans ces circonstances. En tout cas, je ne l'aurais jamais imaginé de cette manière.

Ma petite sœur...

Mon bébé...

Comment Blanca a pu lui faire ça ? Je n'arrive même pas à comprendre. C'est pourtant une femme adorable, douce, gentille. Elle aurait agit par jalousie ? D'après ce que m'en dit Lucia, elle a été hyper manipulatrice avec Alvaro, surtout rapport aux enfants. Et je crois qu'elle a essayé de me manipuler quand on a bu un verre ensemble. Elle a voulu que je prenne son parti, et moi comme un con, j'ai marché les deux pieds dedans.

Alvaro...

Je ne peux pas le nier. J'ai vu sa réaction à chaud dans tout ça. Il a eu vraiment peur pour Lucia. Il a paniqué quand il a comprit que Blanca a fait le coup. Il est amoureux...

Je me resserre un verre.

Je comprends qu'on puisse tomber amoureux d'elle. Ma sœur est un vrai bijou. Intelligente, belle, altruiste, drôle, bosseuse...

Son seul défaut, ça serait d'être un peu naïve, et d'avoir la poisse. Mais après tout, peut-être que pour une fois, avec Alvaro, ça pourrait marcher.

Pfff j'en sais rien. Je me suis tellement convaincu que mon ex meilleur pote est un trou du cul, que je reste toujours dans le doute.

Et puis il y a Clara aussi.

Elle m'a à peine regardé. Encore moins parlé. A part pour me remettre à ma place. Je comprends qu'elle m'en veuille. J'ai complètement ruiné notre relation, juste parce que je suis borné. Elle a tellement fait pour moi, et sincèrement, je me rends compte aujourd'hui, que je ne lui ai rien apporté de bon. Elle a toujours été là pour moi, surtout quand j'allais mal. Elle m'a supporté tant de fois, et pendant plusieurs mois au final. Et moi, con comme je suis, et surtout à la fin, je l'ignorais à moitié.

Je regrette.

Sincèrement.

Je suis amoureux d'elle. Je n'arrête pas de penser à elle. Je n'arrête pas de rêver d'elle, de jour, comme de nuit. Elle est mon obsession. Chaque soir, quand je le peux, je vais au théâtre pour la voir, discrètement, en me grimant la plupart du temps pour que personne ne puisse me reconnaître, histoire d'être tranquille. Il m'arrive parfois de me garer en voiture devant chez elle, et de regarder sa fenêtre allumée le soir, m'imaginant son petit corps vivre.

J'ai tellement mal de voir que ce soir, elle m'a rejeté à sa façon.

Et j'ai tellement besoin d'elle aussi...

Je m'essuie le visage. Parce que je pleure, comme le pire des blaireaux qui soit.

Je peux m'en prendre qu'à moi même.

Je termine mon verre, et je me lève, traînant des pieds jusqu'à ma chambre. Je me change, et j'enfile un bas de survêtement et un vieux t-shirt informe.

J'ai tellement envie de dormir putain. Je suis tellement épuisé.

Depuis combien de temps je n'ai pas connu une vraie nuit de sommeil ?

La dernière fois, ça devait être contre Clara.

Peut-être je devrais lui envoyer un sms ? Ou l'appeler ?

Non...

Il est déjà 1h. Elle doit se reposer. Je pense qu'elle en a besoin.

Alors à la place, je vais dans mon petit atelier de peinture, et je sors une toile blanche. J'ai besoin de peindre. De faire ressortir mes émotions. Ma douleur, ma peine...

Florence - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant