Chapitre 126

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(Pedro)

Cela fait un mois que je voyage. Voyager pour oublier, au début, ça me semblait être un bon plan.

Oublier ma sœur.

Oublier mon frère de cœur.

Oublier mon âme sœur.

Seulement voilà. On a beau vouloir s'éloigner de ses racines, des êtres que l'on aime, on fini toujours par y repenser, et par retourner à la case départ. Les problèmes sont toujours là si on essaye pas de les arranger.

J'ai été voir mes parents dans un premier temps. Ma mère m'a sermonnée parce que j'ai maigri. Mon père m'engueule parce que je ne me suis pas marié.

Je me suis vite barré de là. J'ai été les voir que deux jours, et pourtant ils m'ont épuisés. Tout ce qu'ils me disaient, me réconfortait sur l'idée que j'ai raté ma vie.

Certes, ils n'ont pas tort. Mais je n'ai pas envie de me prendre la vérité en pleine figure, du moins, pas de façon aussi brutale.

J'ai fini par revoir la pièce de Clara aussi.

Une fois...

Deux fois...

Trois fois...

Dix fois...

Vingt fois...

A chaque performance, elle s'améliore encore.

Elle est tellement belle! J'y suis allé toute cette semaine. Comme un rendez vous quotidien. Le guichetier doit me prendre pour un taré, mais je n'y prête pas attention, parce que tous les soirs, j'ai l'impression de passer ma soirée avec Clara.

Mon trésor...

Mon amour...

Ma vie...

Cet ultimatum qu'elle m'a posé... Sans rire. C'est le choix le plus dur que j'ai eu à faire dans ma vie.

Enfin, ce n'est pas vraiment un choix en réalité, parce que sans hésiter, je la choisi elle. Seulement voilà, c'est mon cœur et ma tête qui parlent.

Mon corps lui, m'empêche de prendre mon téléphone pour appeler Lucia.

Sans parler de mes couilles, qui elles, se rétractent rien qu'en pensant revoir Alvaro.

Je m'en veux pour ça.

Tout ce que j'ai réussi à faire jusque là, c'est d'aller observer Lucia, à la sortie du travail.

Elle semble être en forme.

Bien apprêtée, bonne silhouette, le teint frais.

J'imagine qu'elle se sent bien avec Alvaro et qu'il la traite bien.

En revanche, ca ne se voit pas que je lui manque.
C'est surement prétentieux et égoïste de ma part, mais dans le fond, j'aurais aimé qu'elle ait des cernes par exemple parce que je ne suis plus dans sa vie.

Je ne dois plus lui manquer.

Elle est passée à autre chose.

Et c'est pour ça que je ne reçois plus de messages quotidiens.

C'est la première fois que je me rends compte que dans toute cette histoire, la personne la plus toxique, c'est moi. 

Florence - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant