Débarras d'idées insensées

121 : Le sel

- Parfait. La suite dans un an.

- u-un an ?!, m'étranglai-je tandis que je relisais plusieurs fois son message. 

Tout va bien, respire, tu ne le verras pas passer... tentai-je de me raisonner et puis il avait dit longtemps, t'aurais pu t'en douter 

- Tout de même... un an... 

Je soupirai et retournai à mes occupations, frustrée. Comment pourrai-je lui rendre la pareille ? Oh bien sûr, ça ne me ferait pas plus patienter, mais une petite vengeance ne faisait pas de mal. Je réfléchis tout en continuant de dessiner.

Une idée me vint et je me mis à écrire dans mon carnet.

"Je m'élançai, à la fois furieuse et perdue. La vérité s'imposait à moi comme une évidence impossible. Je refusai de le croire, je refusai même d'y penser. Pourtant, tandis que je courais chez moi, je trouvais mes deux amies, attachées et inconscientes. L'homme en costume se tourna vers moi, l'air satisfait.

- Et voilà notre Heliolite préférée ! Dites donc, c'est qu'on a de la chance aujourd'hui !

Je fixai mon regard dans celui de Gaël qui cherchait à l'éviter, caché derrière l'homme en costume. Je cherchais des réponses qu'il ne m'apportait pas. Il se contentait de fuir mon regard. Je me sentais trahie, déçue. L'homme en costume prit Gaël par les épaules.

- Bah alors, Gaël ? Ne fais pas cette tête. Tu devrais célébrer notre victoire. Tu n'es pas content de voir ton amie ?

Il ne répondit pas, fuyant toujours mon regard accusateur. Le ton de l'homme se fit plus menaçant, et je pus voir sa main resserrer son étreinte sur l'épaule de Gaël.

- Gaël, voyons... tu gâches l'ambiance. Tu ne voudrais pas gâcher cette journée, hein ?

Une chose était sûre. Si j'en voulais à Gaël et qu'il me décevait, cet homme, lui, me répugnait. Une colère noire enveloppa mon coeur, tandis que des flammes brûlantes apparaissaient au creux de mes paumes..."

Ceci écrit, je l'envoyai à mon ami.

- La suite dans un an !, m'exclamai-je alors.