40 : Bal masqué

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Les corps dansent au son du petit orchestre dans l'immense salle de bal. Hommes et femmes vêtus de leurs plus beaux atours dansent sourire aux lèvres. Tous masqués. Un des couples se démarque des autres, le plus resplendissant. Le prince tant convoité et la jeune femme inconnue. Vous pensez à un conte de fée ? Ce n'est que le début.

Le prince dans son habit blanc immaculé, quelques dorures sur son vêtement. Son masque d'une très grande beauté témoigne d'une grande richesse, évidemment. Un sourire amoureux habille le bas de son visage. Une telle alchimie entre deux êtres est si rare, est-ce un mirage ? La jeune femme porte une robe mauve, le tissus semble voleter. Son masque laisse apparaître des yeux fauves, probablement une femme d'une grande beauté. Le sourire qu'elle revêtit envoûte tous les invités. Nul n'aurait prédit la suite de la soirée.

L'horloge retentit. Et tandis que les couples continuent de danser, la compagne du prince interrompt sa danse. Elle l'entraîne à l'écart, loin des regards. Le prince la suit, intrigué par son comportement. 

Les jardins royaux sont le théâtre de moult scènes d'amour. Mais ce soir-là, il n'était pas question de faire la cour. Une entrée dans le labyrinthe des amoureux fut le point de non-retour. 

Alors que le prince atteignait le centre du labyrinthe, poursuivant la demoiselle qui l'y attirait, il ne s'attendait point à un tel dénouement. La belle jeune femme tomba le masque. Une douleur vive transperça le ventre du prince. Un poignard y trônait. La jeune femme recula. Elle n'avait pourtant jamais voulu cela. Alors que le sang s'écoulait, le prince agonisait. Alors que les larmes roulaient, la jeune femme restait figée. 

Elle tenta de s'excuser au prince dans ses derniers instants. Les deux êtres s'étaient aimés au premier regard. Au douzième coup de minuit, le prince n'était plus de ce monde. La jeune femme s'enfuit, laissant là son crime. 

Elle mourut peu de temps après, son âme ne pouvait subsister sans la présence de son âme soeur. Les deux êtres se retrouvèrent dans l'éternité, mais on dit que de cette vie, ils ont hérité une malédiction. Dans chaque vie ils se retrouveront, mais dans chaque vie leur histoire sera condamnée à être funeste. 

Les amoureux damnés, À travers les âmes, Eneriia Daolka, 1230

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