196 : Son Grand Méchant Loup

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Le grand méchant Loup s'avançait, conquérant. Il avait déjà gagné en soit. Beryl était dos au mur, épuisée, droguée, sans magie, elle n'était qu'une proie pour le Loup.

Et les proies ne peuvent que courir. Alors elle courut. 

Comme pour rattraper l'espoir qui s'échappait. Parce qu'elle ne pouvait rien faire d'autre. Elle courut, trébucha, se releva. Mais le Loup avançait toujours derrière elle, à pas lents, sûr de lui.

Oui, dans cet état, Beryl ne pouvait pas faire grand chose. Elle n'irait pas bien loin. Et ça, le Loup le savait.

Il avait tout prévu, tout anticipé. Et il finirait par la croquer. 

Beryl courut dans le dédale de couloirs de la tanière, mais les passages semblaient pivoter, se réagencer, comme pour l'empêcher de trouver la sortie. Ou était-ce la drogue qui la désorientait ?

Le Loup finit par la rattraper. Un sourire carnassier étirant ses babines, le pas lent. Beryl rampa sur le sol pour tenter de s'échapper. Mais le Loup l'attrapa et la ramena dans le centre de sa tanière. Beryl eut beau se débattre, elle ne pouvait pas échapper à l'emprise du Loup. Pas dans son état.

Beryl était nue face à la Bête. Il ne lui restait plus que les prières. Le visage inondé de larmes, elle bredouilla.

- Pitié... par pitié, ne fais pas ça... Je ne veux pas... l-laisse-moi...

Sa voix était tremblante. Celle d'une perdante, d'une victime, d'une proie.

Sans tenir compte de ses lamentations, le Loup huma le parfum de sa proie. Beryl n'était plus qu'un Agneau, face au Loup. Elle ne pourrait jamais l'empêcher d'obtenir ce qu'il voulait d'elle.

Alors, naturellement, le Loup croqua l'Agneau.

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