Débarras d'idées insensées

58 : L'évasion

Helena et Klaus avaient toutes leurs chances. Ils étaient jeunes et en pleine forme, de plus Klaus était un puissant mage. Ils s'évaderaient et rejoindraient les rebelles pour renverser le Tyran à l'Oeil d'Or ! Les Épines d'Argent auraient tôt fait de l'aveugler ! Helena tremblait un peu tout de même, s'évader d'ici.. était-ce vraiment possible ? Ils étaient condamnés à mort tout de même.. Elle jeta un regard attristé à Etren, l'un de leur compagnons de cellule. Ses menottes couleur jade annihilaient toute volonté, il ne restait de lui qu'une enveloppe vide déconnectée de la réalité. Si la puissance magique de Klaus était découverte, il subirait le même sort. Helena maniait un peu la magie aussi, mais elle était beaucoup moins douée que son ami. 

La soirée parut longue. Helena finit par s'endormir. Klaus la réveilla alors que l'heure approchait. Elle se mordit la lèvre pour retenir le stress qui commençait à monter. Une boule se forma au creux de son estomac. Klaus lui sourit. Puis, il reprit un air sérieux.

- Helena... il fallait que je te dise quelque chose.. au cas où... on ne s'en sortirait pas..

La jeune fille trembla. Cet air sérieux lui faisait peur, de même que ces mots. Une fois de plus, elle se dit que l'évasion était sûrement une mauvaise idée, en étaient-ils vraiment capable ? Un frisson parcouru son échine et elle plongea un regard pleins de détresse dans les yeux verts de son ami. Il poursuivit, visiblement mal à l'aise.

- Je.. je te l'ai jamais dit parce que.. j'avais peur et... que je ne voulais pas gâcher notre amitié.. mais... 

Helena ne voulait pas l'entendre. Non.. Il n'avait pas le droit de le dire.

- Je t'aime Helena.. depuis le premier jour.

Elle serra les poings et baissa les yeux. Elle ne voulait pas. Il n'avait pas le droit de lui faire une telle déclaration. Il gâchait tout.. qu'était-elle censée répondre ? Sentant que sa déclaration la mettait dans une mauvaise position, Klaus se leva.

- Ne réponds rien. Je voulais juste que tu le saches.. Il est temps d'y aller de toute façon.

Helena acquiesça les yeux toujours baissés. Elle suivit Klaus jusqu'à la porte de la cellule. Après quelques instants, un déclic libérateur retentit, signalant le départ. Helena et Klaus s'élancèrent. 

Était-ce la liberté qui leur tendait la main ? Ou la mort..?