La folie le prit, mais était-ce réellement une folie nuisible ? À ses yeux, sa démence n'avait rien de mauvais, au contraire, il éprouvait une sorte d'extase à réduire en miette ces objets hors de prix qui n'avaient aucune valeur à ses yeux. Ce déchaînement soudain l'avait pris, sans raison aucune, sans aucun élément déclencheur. Simplement, d'un seul coup, il avait ressenti ce besoin urgent de se lever et de se défouler. Cela faisait 17 putains d'années qu'il vivait sous le toit de son illustre père. 17 ans qu'il avait l'impression que sa vie n'avait aucun sens, ses pensées et réflexions, entremêlées dans son esprit, comme si un cyclone ravageait sans répit toutes ses certitudes. Il avait l'impression de n'être qu'énergie, et pourtant il était une énergie destructrice. Il était sombre, déchaîné, renié par son père. Et son père ! Parlons-en ! Son père qui le cachait, l'enfermait, son père qui faisait passer sa réputation avant le bonheur de son unique enfant ! Son père qui s'occupait de lui que parce qu'il y était obligé, que pour le bien-être de sa réputation d'homme au grand coeur ! Grand coeur, tu parles ! Il n'était qu'un tartuffe cherchant la gloire et l'estime de tous, mais au fond, il n'avait rien d'admirable ! Un nouveau vase vint s'écraser contre le mur, suivi de près d'une boîte à bijoux de porcelaine. Que le diable l'emporte ! Tous ces objets n'étaient que des choses destinées à meubler la vie triste et pâle du jeune homme. Cette fois c'était de trop, il allait réduire ce manoir en miette ! Il était fou, mais quelque part n'était-ce pas enviable ? Agir, sans notion de bien ou de mal, n'était-ce pas être vraiment libre ? Finalement, sa colère et sa rage attristée disparurent rapidement sous le flot d'énergie qui déferlait en lui. Il se fichait bien de tout ça, pas une once d'émotion négative ne viendrait perturber ce moment d'extase de libération qu'il éprouvait à détruire et saccager toutes ces choses ! Il sortit à toute vitesse du manoir, sous le sourire complice de la lune, il déferla toute cette énergie vers le bâtiment qui avait connu trop de larmes. En un mouvement, il prit de la hauteur, les hommes pouvaient-ils voler ? La réponse était oui, avec suffisamment de folie et d'énergie, ils pouvaient léviter et même se déplacer dans les airs ! Un sourire identique à celui de la lune vint fendre le visage pâle du jeune homme. Il évacua enfin cette énergie pure, destructrice, non-bridée. Il la dirigea vers les murs magnifiques de la demeure. Tout s'enflamma rapidement, mais ce n'était pas de simples flammes, elles étaient noires comme la nuit, la couleur de la destruction elle-même, et en parlant de destruction, elles ne se contentaient pas de simplement brûler ! Elles annihilaient les choses, la brûlure glacée de l'énergie noire finissait par complètement anéantir la matière elle-même. Le jeune homme n'était plus en colère. Il éprouvait une énergie fulgurante, ni bonne, ni mauvaise. Était-il dément ? Personne n'aurait su le dire, il semblait être le Chaos lui-même, plus aucune notion de bien, de mal, aucune lumière, aucune ombre, rien, il n'était que mélange, déséquilibre, cyclone déchaîné. Le jeune homme se sentait libéré, évacuant enfin ce surplus d'énergie à la manière d'une cocotte-minute qui évacue la pression. Mais l'énergie, le déchaînement à l'état pur, destructeur et terrible, rien ne pouvait le contrôler, ce qui devait arriver arriva. Le jeune homme fut lui-même consumé par l'énergie noire qu'il libérait. On dit que son esprit est à la recherche d'un nouvel hôte, une personne au potentiel destructeur. Une personne dont les émotions peuvent se mélanger et créer cette folie étrange, ce mélange de sentiments difformes, lui donnant la capacité de se déchaîner, même sans colère, rage, frustration ou tristesse. A-t-il trouvé son hôte ?
Le Chaos, Incarnations du Chaos, Er'rayn de Vipeline
Le calme serein l'habitait, était-ce une bonne chose ? À ses yeux, sa neutralité tranquille n'avait rien de mauvais, au contraire, elle éprouvait une sorte d'apaisement certain, même face au plus terrible des adversaires. Elle n'avait jamais été aussi calme, elle l'avait ressentit sans raison aucune, sans aucun élément déclencheur. Simplement, d'un coup, elle avait ressentit le calme plat et la tranquillité sereine qui lui manquait dans ce combat. Cela faisait 17 printemps qu'elle se trouvait là, à tenter sans cesse de satisfaire ses maîtres d'armes. 17 ans qu'elle avait l'impression que tout était trop bien rangé, qu'elle n'appartenait pas à ce monde, comme un agneau ignorant au milieu de loups sages. Elle se sentait pourtant très calme en cet instant, comme si d'un coup, l'élément qui l'empêchait de comprendre s'était brisé. À présent, elle se sentait apaisée, prête. Elle perçut le visage calme de son maître du coin de l'oeil. Son maître... Celui qui lui avait tout enseigné, avec patience et tranquillité. Son maître à qui elle en avait voulu maintes et maintes fois de parler par énigmes sans l'aider à les démêler. Elle connaissait maintenant la clé de toutes les énigmes, la réponse à toutes ses questions. Cela l'emplissait d'un apaisement à la fois puissant et tranquille, comme une rivière à faible débit qui cachait pourtant une cascade puissante. Elle esquiva un nouveau coup de son adversaire. Cette fois, elle savait comment en venir à bout. Elle ferma les yeux et laissa ce sentiments de calme apaisé guider ses mouvements. Elle était sereine. Certains auraient pensé qu'il était nocif d'être aussi insensible. Mais la vérité est qu'elle était extrêmement sensible, ses sentiments étaient bel et bien là. Pourtant, elle ne les laissait pas dominer, mais ne les noyait pas non plus. Elle était calme, oui, mais comme le lac à la surface lisse, en profondeur de nombreuses choses fourmillaient. Agir, en pleine conscience de ses actes, n'était-ce pas être parfaitement libre ? Finalement, le calme combla chaque recoin de son esprit guidant ses mouvements sans même qu'elle ait à y penser. Son énergie tranquille et paisible frappa son adversaire de plein fouet. Celui-ci fut projeté avec force, comme si leurs deux essences étaient entrées en conflit. Deux essences parfaitement stables, avec la même force calme et tranquille. La jeune fille faisait des mouvements fluides et rien ne semblait pouvoir entacher son calme transparent. Son calme sembla se matérialiser sous la forme d'une aura blanche, pure, lumineuse. Son adversaire s'inclina, il ne pouvait résister à cette énergie pure, apaisante, puissante. Elle la dirigea en une sphère pour la contenir. Le fait est que son corps, purifié de tout, se désagrégea, laissant son esprit s'envoler, allégé de toutes les choses qui la gardait sous forme de créature terrestre. La jeune fille n'était plus une simple femme, elle était un esprit au-dessus de tout. Elle était le concept même de l'apaisement calme. Elle semblait être l'Harmonie elle-même, sans aucune notion de bien ou de mal puisque ces deux éléments étaient beaucoup plus fusionnels que l'on peut le penser, elle n'était que fusion, équilibre, ruisseau calme. La jeune fille se sentait libérée, évacuant enfin sa forme terrestre, purifiée de tout. On dit que cet esprit de lumière, de pureté et d'apaisement erre toujours, cherchant un hôte à qui apprendre les Arts de la tranquillité paisible. Une personne contrôlant suffisamment ses émotions pour percevoir au-delà de toutes ces choses, lui donnant la capacité d'être apaisée en toutes circonstances, pour l'aider à faire son ascension. A-t-elle trouvé son hôte ?
L'Harmonie, Incarnations de l'Harmonie, Exylia de Vendétoile
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Débarras d'idées insensées
RandomEn sommes, c'est un Débarras. Je pourrais vous résumer comment une nouvelle recrue sur un navire Pirate est devenue le Joker du Capitaine. Comment une chasseuse d'Ombre est devenue un vampire à Faillaise. Je pourrais vous résumer le destin tragique...