Prologue

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Rose

Je grognais lorsque le gardien tira sur les menottes qui enserraient mes poignets jusqu'à me couper la circulation du sang. Il pouvait pas être délicat celui-là. Il finit par me relâcher pour ouvrir la porte et me poussa à l'intérieur avant de refermer. J'entendis les clés tourner trois fois dans la serrure avant de poser mon regard sur la salle. Plusieurs autres personnes étaient assises, un téléphone contre leur oreilles.

Salut Rose ! me salua une petite blonde.

Salut Elie, je lui rendis son sourire.

Elle me saluait à chaque fois qu'elle me voyait, un éternel sourire plaqué sur le visage. Je ne savais pas comment elle faisait pour sourire autant. C'était pas humainement possible. A moins que ce soit moi qui ne souriais jamais. La deuxième option semblait plus logique. Je m'installais à l'endroit que l'on m'avait attribué et, les poings liés, j'attrapais le combiné.

Salut Rose.

Hum.

Ils t'ont pas appris la politesse ici ? ricana mon interlocuteur.

Je m'en bats les couilles de ta politesse Hector, je roulais des yeux.

Ca j'avais remarqué.

Pourquoi t'es là encore ? je soupirais.

T'avais pas envie de me voir ?

Son rire gras rempli la pièce assez calme et les gens se retournèrent vers nous. J'haussais un sourcil, agacée par sa question bien trop récurrente.

Tu m'as envoyé ici et tu me demandes encore si je veux te voir ? Faudrait que tu laves tes oreilles frère. Je t'ai dis de pas revenir sauf si c'était pour les affaires.

J'ai bien entendu, il sourit et ses dents abîmées se dévoilèrent.

Ces mecs ne savaient pas prendre soin de leur corps alors qu'ils brassaient des milliers d'euros tous les jours.

T'as besoin de quoi encore ?

Que tu sortes d'ici plus rapidement parce que les autres sont des incapables.

T'avais qu'à faire gaffe la dernière fois, j'éclatais de rire. Tu m'as balancé aux flics pour sauver le cul de ton frère et maintenant tu te rends compte qu'il est trop con.

Je me suis déjà excusé une fois, c'est bon là.

C'était y a deux ans, je rétorquais. Si t'as besoin de moi, maintenant va falloir ramper.

Je raccrochais et me relevais. Il semblait énervé, mais la vitre qui nous séparait m'empêchait de l'entendre. Je lui offris mon majeur et lui envoyais un baiser avant de me retourner.

J'ai fini.

Cette fois-ci, une gardienne m'ouvrit et me raccompagna jusque dans le bloc où je vivais depuis un bon moment maintenant. Elle me retira les bracelets en acier et referma la grille derrière elle. 

Je me jetais sur le matelas miteux qui m'était attribué et observait le plafond, les bras croisés derrière ma tête. J'avais hâte de sortir d'ici. Ce putain de plafond jauni m'horripilait. Je préférais nettement celui de mon petit appart. Enfin, je savais même pas si j'avais encore un appartement là dehors, mais même dormir dans la rue me paraissait mieux que de continuer à regarder ce plafond là.

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