CXLIII. "She's gone."

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Ken


La tête plongée entre mes bras, j'essayais de dormir mais les aller-retours des infirmières me réveillaient constamment. A deux mètres, Yassine dormait profondément, enfin calmé. A ses côtés son père avait les yeux rivés sur le lit pédiatrique. Il n'avait pas fermé l'œil de la nuit, et bien qu'il soit huit heures du matin, il était toujours éveillé. Je savais que le stress ne l'avait pas quitté de la nuit, et même si un médecin était finalement venu nous voir vers six heures pour nous assurer que le petit allait bien, et qu'il avait simplement eu un exanthème subit. J'avais grincé des dents en entendant ce mot effrayant, mais il nous rassura en déclarant que la fièvre disparaitrait au bout de trois jours et que l'enfant était hors de cause. Il avait cependant insisté pour le garder en observation le reste de la nuit, histoire de vérifier que tout rentre bien dans l'ordre. Après avoir pris quelques médicaments, Yassine s'était assoupi, pour notre plus grand bonheur et celui de nos oreilles.

Tu veux un café ? me demanda le kabyle, me sortant de ma torpeur.

C'est pas de refus.

Je reviens.

J'acquiesçais, prenant sa place auprès du blond et il disparu dans le couloir. A peine j'eu posé mes fesses sur le fauteuil, que les yeux de mon neveu s'ouvrirent.

Salut toi, je souris.

Tonton ? il fronça ses petits sourcils.

Il observa son environnement, ne se rappelant certainement pas comment il avait atterri ici et je souris en voyant sa moue inquiète.

T'as plus sommeil ? je demandais.

Il secoua la tête et me tendit les bras. Je fis attention à ne pas défaire les patchs qui étaient collés à son torse et le pris contre moi. Il attrapa l'une de mes mains pour jouer avec mes chevalières, et je m'installais confortablement après avoir posé son doudou sur nous. Le silence revint dans la chambre d'hôpital et je fermais mes yeux pour me reposer quelques secondes.

Papa ! s'agita le petit monstre.

Hum ? je marmonnais.

Papa ! Papa ! Papa !

Mais il est pas là ton père, je grognais. Il arrive.

Si, est là.

Il pointa du doigt la porte et je fronçais mes sourcils, ne voyant strictement personne. Je finis par tendre l'oreille et effectivement, mon pote était en train de discuter derrière la porte. Ou plutôt de hurler derrière celle-ci. Je me demandais avec qui il pouvait s'engueuler aussi tôt, et dans un hôpital, mais j'eu ma réponse quelques secondes plus tard, lorsque la voix teintée de colère de Rosalinda me parvint.



Mekra


Une tasse dans les mains, attendant que l'autre se fasse, je ne pouvais m'empêcher de cogiter. Rosalinda n'avait répondu à aucun de mes messages jusqu'ici, pas même ceux où je précisais que j'avait amené Yassine à l'hôpital. Pourtant je savais qu'elle se levait tôt depuis quelques temps, vivant au rythme de notre fille qui semblait trouver ça amuser de réveiller sa mère avec des coups de pieds dès cinq heures du matin. Les heures défilaient sur ma montre sans que je n'aie de nouvelle de la brune, et je commençais à paniquer. Il lui était peut-être arrivé quelque chose à Marseille, et personne ne m'avait appelé. Evidemment, je m'imaginais toujours les pires scénarios lorsque ça la concernait et je dû me faire violence pour arrêter de me stresser tout seul. Pour me distraire, je pris mon téléphone et après deux tonalités, la voix éraillée de mon beau-frère se fit entendre.

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