XLIV. "I'll stay here."

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Ken

J'étais coincé dans ce foutu hôpital. Mekra avait refusé de partir sans la brune. Mais s'il pensait qu'elle allait se réveiller par miracle, il se foutait le doigt dans l'œil. J'avais jeté un coup d'œil rapide à son dossier médical quand j'en avais eu l'occasion, et elle semblait plutôt bien atteinte. Il allait devoir se faire une raison. On ne pouvait pas rester ici éternellement. Mais par solidarité, on était resté avec lui. J'avais beau ne pas porter cette fille dans mon cœur, je ne pouvais pas abandonner mon frère alors qu'il semblait avoir besoin de moi.

Tu devrais aller faire un tour, lui indiqua Daryl.

Non.

Je soupirais et plaquais ma tête contre le mur.

Il a raison Mek'. Tu vas devenir fou à la regarder dormir sans rien faire, répliqua Deen.

Je reste ici.

C'est bon sors d'ici, j'intervins.

Il me regarda, et je pris conscience de son état en voyant ses cernes.

Elle vas pas bouger d'ici de toute façon. Vas prendre une douche, manges un peu.

Qui va rester là ? Si jamais elle se réveille ?

Le blanc qui suivit me mis mal à l'aise. Je me raclais la gorge en me redressant sur la chaise.

Je vais rester ici.

Il haussa un sourcil, et tous les autres me dévisagèrent, surpris.

Tu l'aimes pas, remarqua Doums.

Et alors ? Vous avez tous une tête de cadavre. Sortez d'ici, je vais la "surveiller". De toute manière, elle aura pas bougé d'un centimètre quand vous reviendrez.

Ils se regardèrent un moment avant de se lever. Quel con. Maintenant j'étais coincé ici avec elle. Je les observais ramasser leurs affaires et quitter la chambre. Le kabyle me jeta un regard plus qu'explicite avant de sortir à son tour en refermant la porte. Je me relevais moi aussi, et fis le tour de la chambre pour me dégourdir les jambes.

Cette fille n'avait apporté que des problèmes depuis qu'elle était entrée dans nos vies. Il n'y avait qu'à voir le résultat : Mekra s'était retrouvé au milieu d'une fusillade. Et s'il ne s'en était pas tiré, j'aurais pu la tuer moi même. Heureusement pour nous, la latina avait eu la bonne idée de se jeter sur lui. Et j'avais du mal à comprendre comment elle avait pu réagir de la sorte. Qui était assez fou pour se prendre des balles à la place de quelqu'un d'autre. Mais il m'avait suffit de voir le regard de mon kho pour le voir. Il se serait jeté sur elle s'il en avait eu la possibilité. Il était mordu. Il était bien plus amoureux d'elle qu'il ne l'avait été d'Elise. Et dieu seul savait que cette blonde avait ruiné sa vie. Je redoutais le moment où il faudrait le ramasser parce que Rose le détruirait. Et j'espérais que ce jour n'arrive jamais. Quitte à accepter la dealeuse dans notre vie, autant qu'elle y reste pour longtemps.

Le matelas me faisait de l'œil et je m'installais sur la chaise qu'occupait Mekra. Je posais ma tête sur le matelas, bien plus confortable que mes bras, et en un instant, mes yeux se fermèrent, m'entraînant dans un lourd sommeil.



Des plaintes me réveillèrent. Je fronçais mes sourcils et frottais mon visage. Qui pouvait geindre à ce point ? Je jetais un regard à mon montre. Les gars étaient partis depuis plus de deux heures. Je m'étirais et passais une main sur mes yeux pour me réveiller complètement. Les gémissement reprirent et mes yeux se posèrent sur leur source. Gigotant dans tous les sens, des larmes s'échappaient des paupières closes de la brune. Je me redressais, prêt à appeler un médecin, mais sa main s'agrippa à la mienne. Ses ongles s'enfoncèrent dans ma chair et je déglutis. Je me levais, pour la surplomber, et mon autre main se posa sur son épaule. Cette idiote allait se blesser si elle continuait comme ça.

Rose.

Rose !

Elle ouvrit subitement les yeux, et un hurlement s'échappa de sa gorge. Sa main lâcha la mienne et elle tenta de se débattre, cherchant à retirer ma poigne de son épaule.

Lâches-moi ! Ne me touches pas !

Ses pleures se mêlèrent à ses cris, me laissant totalement désemparé face à elle. Instinctivement, je la plaquais contre mon torse. Elle continua de se débattre. Mais mes doigts glissèrent dans son dos, évitant les pansements.

Rose, calmes toi, je chuchotais.

Laisses-moi ! Je dois partir !

Elle divaguait totalement, et je ne savais pas quoi lui dire pour la calmer. Mais je ne pouvais pas la lâcher. Elle avait besoin de comprendre qu'elle n'était pas seule, que j'étais là avec elle.

Rose s'il te plait.

Mon bébé ... elle hoqueta. Oh mon dieu !

Ses pleures se calmèrent à mesure que je lui caressais le dos. Mais ma respiration à moi était saccadée. Qu'est-ce qu'elle racontait ? Une fois sûr qu'elle n'allait pas de nouveau s'effondrer, je me détachais d'elle. Elle releva sa tête, jusqu'alors posée sur mon épaule, et ses yeux verts semblèrent me transpercer lorsqu'elle me regarda. Seulement, elle avait l'air morte à l'intérieur. La porte de la chambre s'ouvrit et instinctivement, ses yeux se remplirent d'eau à nouveau. Je me tournais vers un Mekra totalement perdu.

Sors d'ici, je lui dis.

Rose est-ce que-

Mekra, je le coupais. Sors d'ici et vas chercher les médecins.

Il hocha la tête et fit demi tour, me laissant de nouveau seul avec la brune. Elle relâcha le drap qui la couvrait et mes yeux se posèrent sur une immense cicatrice. Je mordis ma lèvre inférieure. Elle était bien foutue mais cette cicatrice attirait plus le regard que sa poitrine volumineuse. Elle tressaillis lorsque je posais un doigt dessus et je relevais directement la tête pour la regarder.

Qu'est-ce qu'il t'es arrivé Rose ? je murmurais.

Il l'a tué.

Sa voix éraillée me fit trembler. A travers cette simple phrase, je compris toute la haine et le désespoir qu'elle ressentais au fond d'elle. Ce même désespoir que je m'efforçais de cacher en fumant des joints.

Qui ça ?

Matteo. Il a tué mon enfant.

J'hochais légèrement la tête et remontais le drap sur son corps.

C'est fini Rose, t'es plus seule maintenant.

Elle acquiesça en silence et à nouveau, la porte s'ouvrit, laissant rentrer une flopée de médecin qui me forcèrent à sortir pour les laisser travailler.





[Bye bye Ken le connard ahah]

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant