XXXIII. "At worst he fucked her, that's all."

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Mekra

Néo fit le tour de la pièce avant de se coucher au pied de Framal qui sourit en le caressant. Je me laissais tomber sur l'un des fauteuil, une bière à la main. La majorité des gars étaient là, discutant par petit groupe. Seul dans mon fauteuil, j'avais l'impression d'observer la scène sans être réellement là. Les yeux verts me hantaient. Même à quelques mètres d'elle, j'avais vu leur éclat. Ou plutôt, j'avais vu qu'il n'y avait plus cet éclat si particulier. Celui qui apparaissait lorsqu'elle souriait vraiment. Pas ce sourire en coin qui n'était sincère, non. Le sourire qu'elle offrait lorsqu'elle était vraiment heureuse. Lorsqu'elle éclatait de rire pour une chose futile, lui rendant son innocence quelques secondes. Lorsqu'elle se levait en pleine nuit pour jouer avec Néo. Lorsqu'elle se mettait sur la pointe des pieds pour espérer atteindre mes lèvres. Cet éclat là, qui avait totalement disparu de ses émeraudes lorsqu'elle m'avait fusillé du regard. J'avais vu ses mains tachées de sang, son pull légèrement déchiré, et son arme. J'avais compris ce qu'elle venait de faire, en la voyant devant la décharge. Et j'avais eu envie de la secouer pour lui dire de se ressaisir, d'arrêter les conneries. Parce que derrière cette façade froide, j'étais tout de même attaché à la latina.

Je bus un gorgée de ma boisson, mais le même goût amer, que je traînais depuis deux jours, refit surface.

Mekra !

Je clignais des yeux et me tournais vers 2zer qui me faisait signe.

Ca va pas ?

Pourquoi ? je fronçais mes sourcils.

T'as l'air contrarié, répondis Ken.

Je me raclais la gorge.

J'ai l'air contrarié tu dis ? je répétais.

Il pinça ses lèvres.

Y se passe quoi ? Ca fait deux jours que tu fais la tronche.

Je fusillais du regard mon frère qui s'empressa de se reconcentrer sur mon chien.

Bah dis nous c'est quoi le problème gros, répliqua Eff Gee.

Je suis sûr que Nek va se faire une joie de vous expliquer, je crachais.

Le grec soupira à nouveau et vida le contenu de son verre.

Tu vas t'en remettre c'est bon. Tu sais que c'est la meilleure chose à faire, il railla.

T'as fais quoi ? mon frère interrogea notre ami.

Mais rien putain ! il se releva en criant. Je l'ai obligé à rien !

Bon vous allez cracher le morceau ? s'enquit Deen. Parce que vous êtes chiants là.

Il m'a bien fait comprendre que je devais envoyer chier Rose si je voulais garder ma place.

Mais dis pas ça putain ! il s'énerva. J'ai simplement dis que si tu continuais sur ce chemin là, on serait plus que trois dans le S-Crew.

C'est ce que je dis, j'aurais plus ma place ! je m'exclamais.

Bien sur que si t'auras ta place ! Mais tu seras mort ! Merde ! Tu comprends pas que je t'ai dis ça parce que je veux pas que tu crèves une deuxième fois ?! Ca t'as pas suffit la première fois ? Faut que je te foute une aiguille moi même dans le bras pour que tu comprennes ?! D'abord tu te tapes un junkie, alors on dit rien parce qu'elle est pas trop relou. Et maintenant tu vises carrément dans les dealers ? Putain mais Mek' arrêtes de jouer avec ta vie un peu ! T'as peut-être l'air d'être invincible avec ton air sombre là mais tu nous la mettra pas à l'envers à nous. On était là quand t'étais au plus bas à cause de l'autre pute alors j'ai pas envie de te revoir dans le même état.

Il renversa sa chaise, me fusillant du regard.

Tu dis n'importe quoi, je me renfrognais, piqué au vif par ses mots. Tu m'as pas laissé le choix et je l'ai fais seulement parce qu'on est des frères. Mais tu m'as mis au pied du mur et c'est pas loyal, je grognais.

C'est pour ça que tu fais la gueule ? s'étonna Ivan. Parce que tu sortais avec elle ?

Mais n'importa quoi, intervint mon frère. Il sortait pas avec !

Au pire il la baisait, c'est tout, renchérit Alpha.

Mes poings se serrèrent et je me redressais à mon tour.

Les gars ... commença Doums.

Nan mais c'est vrai, rajouta Alpha. On sait tous ce qu'elle fait, c'est pas une bonne fréquentation et tu le sais très bien Mekra.

Vaut mieux mettre fin à cette histoire de plan cul, acquiesça 2zer sous le regard du grec.

Vos gueules ! je m'écriais.

Ils se turent, choqué par mon éclat de voix incontrôlé.

Je vous l'avez dis, soupira Doums en tirant sur son joint.

Vous avez absolument aucune idée de ce qu'on foutait elle et moi ! je continuais. Et oui, mon poing atterrit contre le torse d'Alpha qui recula d'un pas, je sortais avec elle. C'était pas qu'un plan cul et ça faisait plusieurs semaines. Bande de cons, je rajoutais en attrapant mon chien.

Je quittais les lieux, les laissant silencieux après ma déclaration. Et j'eu à peine mis un pied dehors, que la pluie se mit à tomber.

Bordel ! je grondais en resserrant ma prise sur la laisse de Néo.

Je décidais de rentrer chez moi. De toute manière, je n'avais strictement rien de mieux à faire. Les gars m'avaient mis hors de moi, la latina me haïssait. Je me détestais moi-même pour avoir fait ce que Nek me conseillait. Mais il n'avait pas tord. J'avais trop perdu la dernière fois pour recommencer. Et je préférais être énervé après lui qu'après moi-même.

Néo s'arrêta brusquement, m'empêchant de continuer mon chemin vers mon appartement. Je tirais sur sa laisse pour le faire réagir mais il ne bougea pas d'un poil et je regrettais de ne pas avoir pris un chihuahua à la place.

T'as quoi Néo ? je lançais à l'animal.

Je suivis son regard qui ne se détournait pas et soupirais une nouvelle fois.

Toi aussi tu te fous de ma gueule ? je demandais.

En face de nous, derrière la vitre, Rose était attablée. Une tasse de café entre les mains, elle tournait les pages d'un livre, les traits du visage tirés. Je compris qu'elle était troublée. Les heures passées à l'analyser m'avaient au moins permis de percer un peu plus sa carapace. Les cheveux détachés, ce qui arrivait rarement, et une paire de lunettes sur le nez, elle ne ressemblait pas à la psychopathe que j'avais croisé à la décharge. Et je compris ce que mes frères craignaient. Que je ne vois en elle qu'une fille de vingt-quatre ans alors qu'elle était bien plus que ça.

Je m'abaissais pour soulever mon chien, poussant un grognement sous son poids.

Tu vas faire un régime toi, je raillais.

Je repris ma route, l'animal dans les bras. Et j'aurais aimé que quelqu'un me porte moi aussi, pour m'arracher à la vue de Rosalinda.






[Désolée pour celles qui ont cru que j'allais vraiment arrêter d'écrire ^^ c'était surtout de la colère envers Wattpad mais ne vous inquiétez pas je finirais cette histoire ahah]

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant