La vérité, c'est que derrière tous ces sourires aguicheurs et ce visage angélique, se cache une armure en acier qui protège les plaies que lui a laissé la vie.
Et quand il la vit, derrière l'immense vitre, ses mèches brunes s'échappant de son chigno...
Je soupirais. Encore une fois. Mon verre vide entre les mains, je lorgnais la bouteille de Whisky la plus proche. Mais dans mon état, me lever pour aller me servir s'avérait être un parcours du combattant. Et je me résignais à abandonner mon breuvage. Cet alcool fort que la latina semblait adorer. Tout me ramener à elle bordel. Je frottais mes yeux, essayant d'y voir un peu plus clair. La musique était si forte que j'avais du mal à me concentrer et la foule me donnait le tournis. Je ne me rappelais plus lequel de mes frères avaient décidé de faire une grosse soirée pour le réveillon du jour de l'an, mais à ce moment précis, je le maudissais. Et je retins un juron lorsqu'une immense mannequin blonde se posa à mes côtés.
Salut, elle sourit.
Hum.
Un vague sourire de ma part ne sembla pas la décourager. Je la dévisageais et je dû reconnaître que ses atouts étaient plus qu'intéressants.
Tu fais quoi tout seul ? Profites de la fête !elle reprit.
Si je suis seul c'est que j'en ai envie, je dis durement.
Elle fut surprise par mon ton et décampa, à la recherche d'un autre gars. J'observais ses hanches se balancer de droite à gauche et quand mes paupières se fermèrent, je fus projeté des années auparavant.
*Flashback*
Je clignais plusieurs fois des yeux pour m'habituer à la luminosité très faible.
Bébé !
Son rire me parvint et je souris.
Tu viens ?
Elle apparut dans l'encadrement de la porte et je me relevais, prenant appui sur mes avant-bras.
Qu'est-ce que tu fais ? je soufflais.
Elle s'avança jusqu'à être devant le canapé sur lequel je me trouvais. Le peu de lumière qui passait à travers les stores de l'appartement me permit de voir qu'elle ne portait plus que ses sous-vêtements. J'écrasais mon joint après avoir tiré une dernière latte et elle monta à califourchon sur moi. Instinctivement, mes mains saisirent ses fesses. Elle m'embrassa et je nous fis rouler sur le canapé, pour échanger nos places et passer au dessus. Elle me passa le joint qu'elle tenait et je l'écrasais un peu plus loin, bien plus pressé de lui faire l'amour.
Elle repoussa ses cheveux pour poser sa tête sur mon torse. Je traçais des lignes invisibles sur son dos nu et me calais sur sa respiration. Elle finit par se relever et je tendis le bras pour attraper mon tabac et mes feuilles. J'avais trop fumé ce soir. Les lèvres pincées, je me concentrais pour rouler ma cigarette mais je dû m'y reprendre à trois fois pour y arriver.
Tu fais vas où ? j'interrogeais la blonde.
Je reviens.
Restes là, je soufflais en tirant sur sa nuque pour écraser mes lèvres sur les siennes.
Elle sourit contre mes lèvres.
J'en ai pas pour longtemps, elle répondit.
La vision de son corps nu me donna envie de lui sauter dessus à nouveau, mais je me contentais de la regarder disparaître dans la salle de bain. Après avoir bataillé avec le cylindre, je l'allumais et une épaisse fumée envahi l'appartement. Je laissais retomber ma tête, appréciant le silence.
Une légère piqure réveilla. Puis une deuxième, et une troisième. Je grognais et retirais mon bras, mais la main de ma copine m'en empêcha.
Tu fais quoi ? je marmonnais.
Rien, elle se releva pour me sourire alors qu'une nouvelle piqure se fit ressentir.
La douleur que je ressentis remonta jusque dans ma poitrine et je levais la tête pour voir sa chevelure blonde.
Mais lorsqu'elle me fixa à nouveau, ce fut le visage de Rose que j'aperçus.
*Fin du flashback*
Mes yeux s'ouvrirent instantanément. Bordel. Qu'est-ce que j'avais fais à Dieu pour avoir les pensées embrumées au point de confondre Rose et Elise. Elles étaient totalement différentes. Aussi bien physiquement que mentalement. J'étais quasiment sûr que jamais Rose n'aurait risqué ma vie comme Elise l'avait fait. Seulement, le terme "quasiment" était ce qui m'avait convaincu d'écouter le fennec. Parce que je n'avais aucune certitude. Et passer des semas à l'hôpital pour une overdose que je n'avais pas voulu me donnait matière à réfléchir. Le jour où Rosalinda se fera attraper par la police pour trafic, le jour où elle ne rentrera pas parce qu'elle se sera faite descendre dans un coin de rue, qu'est-ce que j'allais faire ? La véritable question, était de savoir si j'étais prêt à prendre tous les risques. Et si j'écoutais mes kho, j'étais loin de l'être.
Je secouais ma tête. Pourquoi je me posais des questions existentielles en plein milieu d'une soirée ? Je me giflais mentalement et attrapais mon téléphone pour faire un tour sur mes réseaux sociaux.
Eh !
Deen se tourna vers moi et roula des yeux en voyant mon état.
Tu peux me resservir ? je demandais en tendant mon verre.
T'as assez bu Mekra, il remarqua.
Un dernier c'est bon, je bougonnais.
Il secoua la tête avant d'accepter et de me remettre du whisky. Je le remerciais et me reconcentrais sur mon écran. La plupart des notifications provenaient des fans. Mais parmi elles, une retint mon attention et je cliquais dessus.
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Ses lèvres pulpeuses réveillèrent mes instincts primaires. Et je dû mordre ma lèvre pour faire redescendre la pression. Comment pouvait-elle être aussi belle ? Je finis mon verre d'une traite et me relevais, concentré pour ne pas régurgiter tout ce que j'avais ingéré. Je titubais un moment avant d'atteindre la cuisine. La blonde de tout à l'heure était encore là, un verre à la main. Je lui retirais son téléphone des mains et elle haussa un sourcil en me dévisageant.
T'as plus envie d'être seul ?elle ricana.
Non j'en ai marre d'être seul, je lui fis un sourire en coin.
Sa main glissa sur mon avant bras et saisi ma main. Elle m'attira dans l'une des chambres et je me laissais faire. La seule certitude que j'avais, c'était que je ne voulais plus penser. Ni a Elise, ni à Rose. Ni à la manière stupide que j'avais de me changer les idées. Mais mes dernières résolutions volèrent en éclat lorsque je m'enfonçais entre les cuisses de la mannequin tandis que mes frères entamaient le décompte pour la nouvelle année.
