XCVII. "I swear to God Hanna, shut the fuck up"

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Mekra

Enfermé dans la salle de bain, j'agrippais le rebord du lavabo. Mes jointures étaient blanches tant je m'y accrochais pour garder les idées claires. Les gars allaient arriver dans peu de temps. Avec Rosalinda. J'espérais que Nek avait réussi à la convaincre de venir. Cogiter pendant deux jours sur tout ce qu'il s'était passé m'avait permis de faire le point sur tout ce qu'il s'était passé. Sur ma vie depuis ces trois dernières années en réalité. Et j'avais réalisé qu'Hanna avait toujours était adorable. Peut-être même trop, ce qui rendait ça bizarre désormais. A croire que sa gentillesse n'était qu'une façade depuis le jour où elle m'avait abordé à cette soirée. Cette soirée où Rosalinda avait pété les plombs. Cette soirée où la brune avait vu Hanna tenter de m'embrasser. Et à force de me rejouer cette scène encore et encore, j'avais fini par me persuader qu'Hanna avait vu Rosalinda. Et que depuis, rien n'était arrivé par hasard. Ni le jour où elle avait débarqué dans le café-librairie où je me rendais quotidiennement après l'emprisonnement de la latina ; ni la fois où elle s'était extasiée sur mon collier, me poussant, sans que je m'en rende compte, à le lui donner. J'étais désormais persuadée que cette femme m'avait manipulé dès le départ.

En relevant la tête pour croiser mon reflet, je soupirais. Je devenais paranoïaque. Et j'avais l'air malade à force de me torturer l'esprit. Je passais ma tête sous l'eau pour reprendre des couleurs et au même moment, la sonnette retentie. J'entendis Hanna traverser l'appartement pour aller ouvrir et je soufflais, sentant déjà les tensions envahir les lieux.

Je quittais la salle de bain et m'empressais de rejoindre le salon, tout en revêtant mon masque, mes traits se durcissant jusqu'à ce que plus personne ne puisse déceler mes émotions. Mes amis pénétrèrent dans mon appartement sans jeter un seul regard à Hanna, qui leva les yeux au ciel en les laissant passer. Je les saluais, heureux de ne plus être seul avec mon ex copine. Mon regard se posa ensuite sur la fine silhouette qui se détachait de celle de Deen dans l'encadrement de la porte. Elle adressa un sourire à Doums qui l'appelait et son visage s'illumina un instant. Jusqu'à ce qu'elle pose ses yeux sur le ventre d'Hanna, puis sur moi. Et aussitôt, son sourire se fana.

Comment tu vas ? me demanda Fonky en posant sa main sur mon épaule.

Ça va, je souris faussement.

Il hocha la tête, sachant très bien que je mentais, mais n'insista pas.

On passe à table ? lança Hanna d'une voix hypocrite.

On passe à table ? marmonna 2zer en la refaisant.

Eff Gee lui frappa l'arrière de la tête.

Commence pas toi, il menaça. C'est déjà la merde.

Mon ami leva les yeux au ciel mais lui emboîta tout de même le pas pour se rendre dans le salon où l'immense table avait été montée pour qu'on puisse tous s'y attabler. Nek m'offrit un sourire contrit en me rejoignant.

Elle est venue.

J'ai vu, j'acquiesçais. Elle va comment ? j'osais demander.

Le regard noir de mon frère me fit déglutir.

A ton avis ?

Elle t'a parlé ?

Il secoua la tête négativement.

Elle veut te tuer. Ça c'est sûr. J'espère que t'as prévu des excuses en béton, parce que sinon c'est moi qu'elle va défoncer.

Je vais pas me mettre à genoux non plus, je rétorquais, plus par fierté qu'autre chose.

Le regard noir du fennec me répondit et je tirais une cigarette de mon paquet.

DiamondsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant