La vérité, c'est que derrière tous ces sourires aguicheurs et ce visage angélique, se cache une armure en acier qui protège les plaies que lui a laissé la vie.
Et quand il la vit, derrière l'immense vitre, ses mèches brunes s'échappant de son chigno...
Je montais les escaliers menant à mon appartement la boule au ventre. Je craignais d'y trouver Mekra, que j'avais réussi à éviter depuis une semaine. Depuis ce fameux soir. Rien que d'y penser, mon corps fut parcouru de frissons. Je passais une main sur ma gorge, pour me rassurer. Je respirais bel et bien, et aucune main n'essayait de me couper la respiration. Cette fille m'avait privé d'oxygène assez longtemps pour que j'en fasse encore des cauchemars. Et tout ça pour quoi ? Pour un stupide collier que le rappeur m'avait offert. Un collier qui semblait avoir compté pour elle. J'ignorais même qu'ils avaient eu une liaison, et tout le monde s'était bien gardé de me le dire. Comme s'ils conservaient se secret pour éviter une guerre. Mais je comprenais mieux la raison maintenant. Ils avaient dû s'aimer. Beaucoup. Assez pour se détruire comme ils l'avaient ce soir là.
Je déposais doucement mon sac dans l'entrée, à l'affût du moindre bruit qui m'aurait indiqué la présence de mon petit ami. Mais le silence me répondit et inconsciemment, ma respiration reprit un rythme normal. Je jetais mes chaussures dans un coin et me rendis dans la cuisine pour me faire un café. Je suis surprise de voir un mot accroché à la cafetière, et je le saisi, les lèvres pincées.
« Je sais que tu verras ce mot parce que tu prends un café tous les soirs en rentrant depuis deux ans. Rejoins moi à 19h30 à ton restaurant préféré sur les champs. M. »
Je ne pus m'empêcher de sourire en reconnaissant son écriture et je pressais le papier contre moi. L'horloge indiquait déjà dix-huit heures. Je m'empressais d'aller prendre une douche pour être à l'heure. Si la crainte de le revoir était grande, son manque, lui, était bien plus fort. Et je me demandais même comment j'avais pu faire pour ne pas le voir pendant cette semaine.
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Le taxi me déposa devant l'enseigne lumineuse du restaurant, et je jetais un coup d'oeil à ma montre. Deux minutes de retard. J'entrais rapidement et donnait le nom de Mekra à l'hôtesse qui m'indiqua la table où le rejoindre. A mon arrivée, il se releva, un sourire en coin.
Salut, il lança.
Salut, je répondis timidement.
Sa main se posa au creux de mes reins après qu'il eut brisé la distance qui nous séparait, et il m'embrassa tendrement. On s'installa face à face et le serveur vint directement me servir la même boisson qu'au kabyle. Je lui souris doucement en saisissant la coupe de vin blanc, mon préféré. Je réalisais à cet instant à quel point il me connaissait si bien depuis tout ce temps. Comme s'il avait toujours été là.
Comment tu vas ? Il s'enquit.
Ça va, j'hochais la tête en sirotant ma boisson. Et toi ? Je repris. Comment tu te sens par rapport à ... tout ça ?
Il haussa les épaules.
J'en sais rien.
Sa sincérité me surpris, et j'attrapais sa main posée sur la table. Mon pouce traçait des cercles sur sa peau bouillante et il sourit légèrement.
Je suis désolée. De t'avoir évité aussi longtemps.
C'est pas grave je comprends, il assura. J'aurais fais la même chose à ta place.
Tu l'as revu depuis ?J'osais demander.
Ses pupilles brillèrent subitement alors qu'il secouait la tête.
Non.
Tu devrais peut-être discuter avec elle ...je soufflais.
Le serveur nous coupa, pour prendre nos commandes. Un faux sourire sur le visage, je commandais le même plat que Mekra.
Histoire de parler sans vous taper dessus, je repris.
Il secoua à nouveau la tête négativement.
Tu nous as bien vu. On sait pas faire dans la délicatesse. Ça a toujours été ...
Violent ?
Passionné, il rectifia.
Je déglutis, et masquais la pointe de jalousie qui pointait son nez derrière mon verre de vin.
Enfin bref on sait pas se parler sans chercher à se faire mal dans ce genre de situation, il termina. Alors on risque pas de se parler avant un bon moment.
J'acquiesçais, presque sereine de savoir que cette fille ne me ferait pas de l'ombre. Parce que j'avais beau avoir confiance en moi et en lui, j'avais vu. Cette alchimie qui émanait d'eux alors qu'ils se crachaient des phrases plus blessantes à chaque attaque. Et ils étaient irrémédiablement attiré l'un vers l'autre, jusqu'à ce que Sneazzy les sépare.
Tu m'en veux ?
J'haussais un sourcil, étonnée par la question.
De pas avoir essayé de te voir pendant une semaine, il expliqua.
Pas du tout Mekra. J'avais besoin de temps et toi aussi. On va repartir sur le bon pied en oubliant cette soirée catastrophique où ton ex a essayé de m'étrangler.
A ces mots, je le sentis se raidir. Mais il me sourit et se pencha sur la table pour poser ses lèvres sur les miennes.
Tu dors chez moi ce soir ?Il proposa.
J'acceptais, heureuse de le retrouver. En deux ans, on avait essuyé quelques disputes, comme tous les couples. Mais jamais nous ne nous étions éloignés si longtemps. Et je devais avouer que cette soudaine réaction de notre part à tous les deux m'inquiétait. Parce que nous serions capable de recommencer, j'en étais sûre. Surtout si son passé le rattrapait comme il venait juste de le faire. Et égoïstement, je savais que j'allais devoir faire en sorte qu'il ne se retrouve pas avec elle. Au risque de faire voler en éclat ce que nous avions mis si longtemps à construire.
...
Le souffle du brun s'écrasait contre ma nuque tandis que son bras était enroulé autour de ma taille nue. Du bout des doigts, je caressais son bras. Il s'était endormi rapidement après nos ébats, mais je n'avais pas pu fermer l'œil, cogitant bien trop sur cette histoire. Accroché à son cou, le pendentif en forme de rose semblait avoir retrouvé parfaitement sa place. Par respect pour lui, je n'avais fais aucune remarque au fait qu'il porte de nouveau ce collier. Mais j'avais l'impression d'avoir fait dix pas en arrière. La sonnerie d'un portable me tira dés mes pensées, m'arrachant à la contemplation du brun étendu à mes côtés. Il fronça ses sourcils en soupirant.
Éteins ça, il marmonna sans même ouvrir les yeux.
Je fis roules les miens et m'extirpais de son étreinte pour attraper l'appareil. Celui du rappeur. Un appel manque de Deen et un message me firent face. Ne pouvant contenir la curiosité, je le déverrouillais pour accéder à la messagerie.
• Deen : Passes chez moi demain gros, il faut que tu parles avec Rose avant qu'elle pète les plombs.
J'hésitais un instant, mordillant ma lèvre inférieure. S'il voyait ça, je prenais le risque de le perdre un peu plus. Mais ma bonne conscience me força à reposer le téléphone tel quel. Mekra méritait de faire ses preuves.
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[Bonsoiiiiiiir 👋🏽😛 J'espère que vous allez bien ! J'ai pas publié depuis 3 jours je suis en pls j'ai l'impression que ça fait une semaine 😂 je trépignais de vous partager ce chapitre 😳
